BC: British Colombia: la Colombie britannique
http://letoile.jminforme.ca/economie/article/1341348
par Chantal Roussel, journal acadien (au Nouveau-Brunswick) "L'Étoile"
COPIE:
TITRE: Gaz de shale: l'exemple de la Colombie-britannique
L'exploration pour le gaz de shale continue de semer la controverse au Nouveau-Brunswick et au Québec. Le public, inquiet, exige une règlementation plus serrée de la part du gouvernement.
Pourtant, en Colombie-Britannique, province réputée pour son mouvement environnementaliste fort, les entreprises gazières extraient le gaz naturel de ces roches sédimentaires depuis plusieurs années en utilisant la méthode de la fracturation hydraulique, et cela sans provoquer la grogne du public.
Le gouvernement du N.-B. qui est en voie de renouveler sa règlementation sur l'exploitation gazière, dit être en consultation avec la C.-B. et l'Alberta en raison de leur plus grande expérience dans le développement de cette industrie. Or, selon un expert, le modèle de l'Ouest ne convient peut-être pas à tous.
Qu'on l'appelle gaz de schiste ou gaz de shale, l'extraction de cette forme de combustible non conventionnel situé à des milliers de mètres sous terre ne fait pas l'affaire de tous. Les compagnies gazières ont beau faire miroiter des revenus extraordinaires et des emplois payants pour la région, plusieurs communautés continuent de se méfier de ce type d'exploration.
On fait régulièrement référence aux problèmes rencontrés aux États-Unis, dans l'état de la Pennsylvanie, notamment, où les compagnies gazières sont accusées d'avoir asséché ou contaminé des nappes d'eau souterraines en pratiquant la fracturation hydraulique et le forage horizontal. Le documentaire produit par HBO, «Gasland» du réalisateur Josh Fox fait état de ces problèmes environnementaux. Des séances de visionnement de ce film ont d'ailleurs été organisées dans le sud du Nouveau-Brunswick durant les derniers mois par des organismes environnementaux.
En Colombie-Britannique, et dans une moindre mesure en Alberta, l'extraction du gaz de shale se fait depuis plus de cinq ans. L'industrie gazière dans la région de Peace River est la plus importante source de revenus pour le gouvernement de la C.-B., ayant rapporté dans ses meilleures années des sommes allant jusqu'à 4 milliards $ en redevances.
L'Alberta a pour sa part annoncé dernièrement qu'elle allait réduire son taux de redevance à 5 % pour l'extraction de gaz de shale et de méthane houiller, dans le but avoué de développer davantage l'industrie et de rattraper le retard par rapport à sa province voisine.
Selon Lee Shanks, une porte-parole de la Commission sur le gaz et le pétrole de la Colombie-Britannique, l'organisme responsable de la règlementation de l'industrie, les gens de sa province sont tout simplement plus habitués à voir des compagnies gazières sur leur territoire, ce qui explique le peu de réactions négatives. «Je comprends que les gens dans l'est du pays réagissent plus fortement qu'ici. C'est l'effet de nouveauté, l'inconnu qui fait peur. Ici, les compagnies font l'exploitation de gaz naturel depuis plus de 60 ans. Les gens sont habitués.»
========================
NOTE DE FRANCO: ailleurs au Canada, des "grands penseurs" qui écrivent dans les journaux veulent faire passer les Québécois pour des "tarés", pour des idiots, pour des imbéciles qui ont une peur ridicule du gaz de schiste
========================
Cependant, Ben Parfitt, auteur de Points de rupture, une étude publiée en septembre pour l'École Munk des affaires internationales de l'Université de Toronto, explique autrement le peu de réactions de la population dans sa province.
Selon le chercheur, la différence réside dans le fait que l'exploitation du gaz de shale en C.-B. se fait en région très éloignée de la civilisation. «Pour vous rendre au Bassin de Horn River, où se situe une grande partie de l'exploitation, vous devez conduire pour deux jours à partir de Vancouver et plusieurs heures par la suite sur des chemins de gravelle. C'est donc très loin de la population. Il y a aussi de l'extraction qui se fait près de Dawson's Creek et de Fort Nelson. Encore là, ce sont de petits villages pas densément peuplés. C'est donc très différent de ce qui se voit au Québec et au Nouveau-Brunswick.»
Il rappelle que dans l'État de New York, dans la région de Catskills, la réaction du public a également été très forte. «Les réserves d'eau dans cette région desservent une population de 8,2 millions», rappelle-t-il en indiquant que cet état américain a adopté un moratoire sur l'exploration de gaz de shale. Par ailleurs, le 16 novembre dernier, la ville de Pittsburgh en Pennsylvanie a pour sa part banni l'exploration de gaz de shale sur son territoire.
L'auteur, qui s'est penché plus précisément sur l'utilisation de l'eau par l'industrie, craint que les provinces, dans leur empressement à développer le secteur, ne protègent pas suffisamment leurs sources d'eau.
Selon lui, la Colombie-Britannique n'est probablement pas le meilleur modèle à adopter dans ce domaine. «Ce que je déplore de la Commission sur le gaz et le pétrole, c'est que son mandat est davantage de faciliter le développement de l'industrie que de la règlementer.
De plus, en C.-B., la seule industrie qui peut accéder à des sources d'eau sans en faire la demande au ministère de l'Environnement est celle de l'énergie. Lorsque la Commission a été créée dans les années 1990, on lui a donné le mandat d'assigner les quantités d'eau aux compagnies, ce qui ne fait aucun sens.»
M. Parfitt déplore qu'il soit très difficile d'obtenir de l'information juste et crédible au sujet de la quantité d'eau utilisée par ces compagnies pour extraire le gaz de shale. «Je sais que l'information fournie aux premières nations au sujet de l'eau par la Commission du gaz et du pétrole était largement imprécise et erronée».
Selon Mme Shanks, la règlementation de la C.-B. en matière environnementale est tout à fait exemplaire. «Nous prenons l'environnement très au sérieux. Je crois que les autres provinces peuvent absolument s'inspirer de ce qui se fait ici.»
En entrevue, elle déclare qu'aucun incident environnemental lié à la fracturation hydraulique, telle que la contamination de nappe d'eau souterraine, n'a été rapporté dans sa province depuis le début de l'extraction et de la production de gaz naturel de shale.
=========================
NOTE DE FRANCO: EILLL LES ZOUFS!! vous venez juste d'écrire, dans ce texte-ci, dans un paragraphe du haut, que les puits de gaz de schiste sont à 2 jours de camions de la civilisation!!!! Est-ce que ça se peut que personne ne se plaigne des inconvénients des gaz de schiste au BC ???
=========================
Cependant, M. Parfitt indique que la Commission a elle-même rapporté 18 «incidents de communications de fracture», qui signifie que du sable et des produits chimiques injectés dans un puits se sont abruptement retrouvés dans d'autres puits de forage à 670 mètres.
«Je crois que le Nouveau-Brunswick fait bien de consulter les autres provinces pour développer sa règlementation, indique M. Parfitt. Il est vrai que la C.-B. a beaucoup plus d'expérience dans ce domaine. Cependant, je recommanderais de maintenir et de renforcer les pouvoirs du ministère de l'Environnement.»
Selon lui, cette industrie peut coexister avec la communauté de façon harmonieuse si la règlementation est adéquate.
FIN DU TEXTE
.