Des baisses d'impôts dans le prochain budget ?

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Cyberpresse.ca - Le mardi 15 mars 2005

BUDGET DU QUÉBEC

Compressions et baisses d'impôts

Denis Lessard
La Presse, Québec

Les coupes de 500 millions de dollars, que vient de décréter le gouvernement Charest, visent essentiellement à dégager la marge de manoeuvre nécessaire pour offrir des baisses d'impôts dans le prochain budget.

Mais, ont indiqué plusieurs sources à La Presse, ce cadeau aux contribuables coûtera cher à de nombreux groupes de citoyens, des clients des garderies jusqu'aux agriculteurs en passant par les fonctionnaires occasionnels.

De sources proches du ministère des Finances, La Presse a appris que le gouvernement Charest exigerait davantage de transferts de ses sociétés d'État. Hydro-Québec, notamment, devra livrer 150 millions de dollars supplémentaires, soit près du double de ce qu'avait demandé Yves Séguin à André Caillé pour boucler son budget de l'an dernier.

Le cabinet de Jean Charest aimerait atteindre 750 millions de dollars en baisses d'impôts.

Québec restera donc bien en deçà de sa promesse de un milliard en baisses annuelles, cible que le ministre Michel Audet a mise d'ailleurs de côté récemment, disant plutôt viser la «moyenne canadienne».

Les premiers 500 millions de dollars viendront de la ronde de compressions dont La Presse a fait état la semaine dernière. Du côté des revenus, Québec visait déjà 250 millions de dollars supplémentaires en augmentations de tarifications et en mesures autofinancées qui se trouvaient dans le projet de budget préparé par Yves Séguin avant son congédiement des Finances. La facture envoyée à Hydro devrait combler plus de la moitié de cette augmentation de revenus attendue.

Le budget devrait être déposé dans la deuxième ou la troisième semaine d'avril, s'il faut en croire les indications fournies à une récente réunion de stratégie. Pour les crédits budgétaires, traditionnellement déposés en mars, le chambardement du dernier remaniement et la nouvelle commande de Jean Charest pour des baisses d'impôts forcent le Conseil du Trésor à repousser à avril le dépôt des budgets de dépenses, une première depuis 1941, moment où Québec a décrété que son année financière débutait le 1er avril.

Coupes sombres

Mais avant de toucher aux baisses d'impôts, les contribuables devront serrer les dents et encaisser des baisses de services dans plusieurs secteurs névralgiques. «On est arrivé à l'heure des décisions qui demandent du courage politique», confie-t-on. Plusieurs ministres auront du mal à expliquer les coupes auprès de leurs clientèles.

Au ministère de la Famille, par exemple, l'importance de la «commande» de compressions du Conseil du Trésor - un peu plus de 60 millions de dollars - ne permettra pas d'éviter des coupes du côté des centres de la petite enfance. Les deux autres programmes de ce ministère, les aînés et la condition féminine, ne permettent en effet pas d'éponger des coupes aussi importantes. Il n'est toutefois pas question de toucher à la tarification, a soutenu Louise Bédard, porte-parole de la ministre Carole Théberge. «Le ministre Béchard et Mme Théberge avaient été clairs en décembre dernier: pas question de hausser les tarifs pour la prochaine année», soutient-elle. La journée de garderie devrait rester à 7 $.

Du côté de l'Agriculture, le nouveau ministre Yvon Vallières devra trouver 18 millions de dollars, ce qui semble bien peu par rapport au budget de 600 millions du Ministère. Mais l'exercice devient vite problématique quand on comprend que la moitié de cette somme est déjà bloquée par une entente à la Financière agricole. C'est en fait sur un peu plus de 100 millions de marge de manoeuvre qu'on doit appliquer cette ponction.

Même situation aux Ressources naturelles, où la commande supplémentaire de 18 millions s'ajoute à d'autres coupes de 36 millions passées l'automne dernier. Au ministère de Pierre Corbeil comme à beaucoup d'autres, on envisage désormais les licenciements d'occasionnels pour boucler les budgets.

La commande est difficile à avaler aussi à la Justice, portefeuille où il n'y a guère à «couper» en dehors du personnel. Le Trésor attend 10 millions du ministère d'Yvon Marcoux et certains jonglent avec l'idée de rogner sur le nombre de rencontres d'avocat payées par les fonds publics pour la médiation familiale.

Finalement, le ministère de l'Environnement - désormais du Développement durable - sera grevé de cinq millions de dollars supplémentaires.

Cette opération à la hache tombe à un bien mauvais moment pour le premier ministre Jean Charest. Cette semaine, son gouvernement, malmené par les étudiants depuis des mois, trouvera plus d'argent afin de satisfaire les exigences des étudiants, en grève contre la décision de transformer 103 millions de dollars du programme des bourses en prêts. La solution trouvée aux ministères de l'Éducation et des Finances sera rendue publique vers la fin de la semaine, mais le ministre Jean-Marc Fournier doit en parler ce midi aux députés libéraux convoqués pour une réunion extraordinaire du caucus.

Est-ce que notre premier ministre va tenir cette promesse ?
Ces autres promesses se sont envolées par magie...

La seule promesse de sa part qui me ferait plaisir, c'est s'il promettait de déclencher des élections d'ici la fin de l'hiver!!!

Bon, sinon, au sujet du budget et des baisses d'impôt... Je serais bien content d'en avoir une, mais j'aurais de la difficulté à l'avaler tout droit en sachant que tant de gens ont perdu leur job pour que j'aie mon 100-200$... On parle de couper des occasionnels dans plusieurs ministères qui s'accrochent à leur job précaire et sans avantages sociaux, pas des foncitonnaires qui font la même job au final avec une bien plus grande rémunération...

Et puis, il y a le cas d'Hydro-Québec... D'un côté, Charest leur demande de faire des programmes d'économie d'énergie et d'un autre côté, il leur demande de nous soutirer plus d'argent...

Décidément, le gouvernement Charest semble toujours essayer de trop en promettre...