1984 sonnerait-il encore alors que 2006 se pointe à l'horizon? Après plusieurs éditoriaux qui évoquaient le changement dans un language Orwellien, bien que français, le dernier éditorial du journal de l'Eau Vive est signé par "L’équipe de coordination de la commission". Etrange, étrange.
Rappelons-nous d'abord que la Saskatchewan souffre des taux d'assimilation FHQ les plus élevées au pays. On nous fait part d'une commission qui doit "trouver des moyens de «rénover» l’espace francophone" après le constat que 54% des Fransaskois sont âgés de 50 ans et plus. A l'arrière plan, on nous présente la francophilie et la nouvelle immigration comme les solutions les plus évidentes. Le mot tabou de l'assimilation de la prochaine génération et l'impact des mariages exogames ne sont toutefois pas mentionnés. Pour ceux qui se soucieraient de la "perte des spécificités identitaires", on essaie néanmoins de rassurer:
"Un groupe de chercheurs, ainsi que des représentants de la communauté fransaskoise, siègeront et ensemble, étudieront le principe d’exclusion/inclusion. Plus précisément, comment apprendre des autres et grandir avec leurs nombreuses richesses sans pour autant perdre nos spécificités identitaires ? La commission entendra les Fransaskois et les Fransaskoises s’exprimer et déterminera, dans un rapport, si la communauté est prête à faire le pas vers une communauté de choix ? Une communauté plus inclusive, qui accepte selon des critères définis, ceux et celles qui sont venus peu à peu s’ajouter à la francophonie.
Umm. D'ou vient le financement pour cette initiative et est-ce que la communauté a eu son mot à dire pour la sanctionner? Si elle n'a pas eu son mot à dire, pourquoi s'y associerait-elle?
Umm. Qui sont ces "chercheurs"? D'autres parachutés venant de milieu majoritaire avec absolument aucune idée de ce que c'est que de vivre en milieu minoritaire? Comprennent-ils vraiment les raisons pour lesquelles la prochaine génération s'assimile? Est-ce que ces chercheurs sont les mêmes qui ont participé au colloque de la recherche des identités, convergences et résistance en octobre et qui n'ont toujours pas réussi à rien publier sur le Net? Et la culture de redevance généralisée dont nous faisait part le rapport Gomery ne s'applique pas du tout dans ce cas -ci...
Umm. Qui sont ces "représentants"? Ont-ils été élus démocratiquement et qui représentent-ils vraiment? Et ditto sur la culture de redevance?
Le Canard sent la Tutelle derrière toutes ces préoccupations. Le Canard se demande si la Tutelle, elle, est "prête à faire le pas vers une communauté de choix", reconnaître que "La communauté fransaskoise change" et tout simplement se démanteler. Laisser le contrôle du journal à la communauté (e.g. passer à l'ère de l'Internet) serait un bon début plutôt que de continuer à en faire un instrument de propagande. Ne pas alimenter davantage la Tutelle des chaires académiques avec des projets bidonnées serait aussi bienfaisant. Cela devrait aider le problème de la "rétention linguistique", selon les chercheurs du Canard (et pas ceux des Dead Ducks). Espérons que les chercheurs "d'identité" se consulteront mieux cette fois-ci.
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Comment est-ce que la tutelle des chaires académiques se transpose-t-elle à l'Université de Moncton? N'y-a-t-il pas rien sur leur Net et nouveaux médias universitaires? Les ont-ils tous acheté encore une fois?
Sujet: Une Commission sur l'inclusion dans la francophonie