"Stop giving millions to dying French communities"

"For most of our youth, French is just a language of school. It's not a living language."

CanWest y va d'un article de grand brassage qui réussit à secouer la francophonie organisée de la torpeur de la "Voix qui unit". L'APF réagit rapidement malgré que la couverture de la SRC, elle, se fait attendre, comme si "le partenaire du milieu" habitait un univers différent pris dans le floffe. Eau ouelle, les fragments retenus:

Citation :

"I think it's money down the drain," said Mr. Castonguay, an adjunct professor of mathematics and statistics at the University of Ottawa. "Not in Ottawa, not in (Eastern) Ontario or New Brunswick, but outside of those areas, the strength of English is just overwhelming."
[...]
Ms. Routhier-Boudreau said the amount of spending must increase beyond 750 million$. "It's clearly insufficient," she said. "We obviously have to talk about billions."
[...]
Ms. Routhier-Boudreau said there is reason for optimism. She said assimilation is not increasing as fast as it once was.
[...]
"We think that if important investments are made, we'll have more positive results."

Hmm. Faut-il paniquer iette? C'est pourtant pas nouveau. Le problème est-il vraiment une simple question d'argent chère Mme Routhier, plutôt que celui d'un nouveau coup de barre qui tarde à se prendre toqué dans les dogmes de PET-68? Le Canard croit que la solution à la reprise du fait français en milieu minoritaire est justement dans ces "dying communities". Mais seulement si on veut vraiment les entendre gémir. Sure, cut those "dying communities" and guess who the fuck is next: stu assez clair??? Arrêtez de nous traiter comme des lépreux, crisse. Meanwhile, la réflexion tarde et se fait bidonner sous le baillon yet an other time by Harper, Lord&Co. Delusion qu'y disent en angla. Hypocrisie qu'on disait par chez moi...

En effet, Mme Routhier-Boudreau pense que c'est seulement une question d'argent. Maintenant, elle veut des milliards !

On a besoin de plus d'argent certes, mais il faut que cet argent soit investi de façon responsable et non dilapidés comme bon nous semble par les "porte-paroles" des communautés francophones.

Pour ce qui est de couper les vivres partout sauf au N-B et dans l'est Ontarien, c'est une question délicate. Défois je me dit que ça serait une solution plus efficace, mais d'un autre côté on laisserait tomber nos frères et nos soeurs qui se battent contre vent et marée pour maintenir leur langue française vivante.

Ça mérite quand même une réflexion.

Je me demande si M. Castonguay se porterait volontaire pour aller dire aux francophones de Colombie-Britannique ou de Saskatchewan qu'il faut qu'ils ferment leurs écoles et cessent de travailler dur pour se donner les moyens de vivre en français... peut-être pourrait-on leur dire qu'on se souviendra de leur sacrifice noble pour la cause? Je trouve que les suggestions de M. Castonguay sont froides et sans aucune empathie.

Dire que Mme Routhier-Boudreau ramène tout à la question de l'argent est très réducteur. Ce qu'elle dit, c'est qu'au-delà des chiffres auxquels on nous réduit trop souvent, il y a du monde qui veulent vivre en français et font tout en leur pouvoir pour faire en sorte que ça arrive, et il faut appuyer ce monde-là. Par exemple, il y a plus de 30 écoles en Alberta et elles sont toutes pleines; sûrement ça ne serait pas le cas si personne ne voulait vivre en français? Même chose avec les cotes d'écoute de Radio Beauséjour au Nouveau-Brunswick - sûrement elles ne seraient pas si élevées s'il n'y avait pas du monde intéressé à écouter la radio en français? Et j'en passe.

Ce que le recensement montre, c'est qu'il y a encore en masse de travail à faire si on veut que la francophonie vive partout au Canada. Et ça adonne que le gouvernement a un engagement à appuyer le développement des communautés de langue officielle. D'où le fait que Mme Routhier-Boudreau parle d'un coup de barre à donner.

En ce qui a trait à "investir l'argent de façon responsable", je suis tout à fait d'accord, et la FCFA est tout à fait d'accord aussi. C'est pour ça qu'on a tenu un Sommet pour savoir ce qu'étaient les priorités des francophones.

Moi je ne vois pas le nouveau coup de barre. Pas sûr si les canadiens le voient non plus.

Serge, à propos de la lettre ouverte de Mme Routhier-Boudreau, publiée dans Le Devoir, je pense qu’elle fut bien malhabile... Remarque que je comprends le message qu’elle souhaitait faire passer. Toutefois, qui a écouté l’entrevue de la productrice Monique Simard sur RDI ? C’est pas en essayant de culpabiliser le «Québec» par la bande qu’elle va s’attirer de la sympathie, il me semble.



AF

L'intention n'était vraiment pas de culpabiliser le Québec, pas du tout! Il ne faudrait surtout pas que l'ensemble des Québécoises et des Québécois se sentent visés par un message que la présidente de la FCFA destinait avant tout à Mme Simard et à ceux et celles qui croient que les francophones hors-Québec sont des morts qui refusent de se laisser clouer le cercueil. Lise a voulu donner l'heure juste : comme dirait Mark Twain, "les nouvelles de ma mort sont quelque peu exagérées".

Et je dois dire d'ailleurs que personnellement, ça me hérisse quand j'entends des commentaires comme ceux que Monique Simard a lancés... je trouve que ça dévalorise tout ce que des milliers de francophones ont fait et continuent à faire pour bâtir des milieux de vie en français.

Tu as le lien menant à cette entrevue



AF

http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/Dominique_Poirier_en_direct/niveau2_liste208_200712.shtml#

Voir sous "4 décembre 2007", "Le débat avec Monique Simard, productrice, et Sheila Copps, ancienne ministre fédérale libérale". C'est environ à la quatrième minute de l'enregistrement.

Une entrevue effectivement intéressante et enflammée par deux personnes qui ne vivent pas en milieu minoritaire mais qui en parlent à profusion.

Je regrette vraiment que la SRC ne parle à peu près jamais à des francophones issus de et vivants en milieu minoritaire pour savoir ce qui se passe vraiment. Lorsqu'elle le fait, ce sont des "porte-paroles" dont le gagne-pain dépend de ce qu'ils vont dire. Le message est controllé comme c'est pas possible. La plus belle charactérisation de notre problème: L'Homme Invisible/The Invisible Man. Pas étonnant que les demandes pour tout couper se fassent de plus en plus fréquentes. Un Homme Invisible, c'est facile à couper. Une autre lettre encore au Devoir hier...

Serge Q a écrit:

http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/Dominique_Poirier_en_direct/niveau2_liste208_200712.shtml#

Voir sous "4 décembre 2007", "Le débat avec Monique Simard, productrice, et Sheila Copps, ancienne ministre fédérale libérale". C'est environ à la quatrième minute de l'enregistrement.

Merci pour le tuyau; je vais l'écouter tantôt.

En passant, voici une histoire vraiment choquante:

Une unilingue francophone refusée par l'Immigration


AF

Ça ne fonctionne pas ce soir... Pas de mise en tampon, pas de connexion. Et j'ai pourtant essayée à plusieurs reprises.

La mise en garde de R.-C. s'applique-t-elle vraiment pour leur propre contenu audio?

* Radio-Canada n'est aucunement responsable du contenu des sites externes


AF

Je dois avouer que je préférais de beaucoup leur bon vieux ZapMédia... comme Radio-Canada enregistre ses émissions par segments de 30 minutes, c'était plus facile de sauter au prochain segment pour trouver ce qu'on cherchait...

Pour l'histoire de l'immigrante francophone... oui, j'ai appris ça ce matin, c'est vraiment choquant!

Doume enne gloume à la Oune

entrain: n.m. Vivacité joyeuse ; gaieté ; allant, enthousiasme.
Larousse

Les grandes déclarations reliées à l'entrain ou à son manque sont bien fréquentes ces temps-ci:

Citation :

"Il faut cesser de donner des millions aux communautés francophones mourantes"

"Pour les francophones hors-Québec, la bataille est presque perdue"

"En Saskatchewan, le français est en train de s'écrouler complètement"

«Il va falloir qu’on commence peut-être à mettre des X sur certaines provinces – le français en Saskatchewan, à Terre-Neuve, en Colombie-Britannique, est en train de s’écrouler complètement»

"For most of our youth, French is just a language of school. It's not a living language"

"Le sujet mérite réflexion au moment même où, à travers le Canada, nous assistons à l’instauration d'une francophonie canadienne collective, originale et créative, plurielle et dynamique, ouverte sur le monde et fière de ses réalisations"

Bon après les "dead ducks", les "cadavres encore chauds", les "naufragés du Titanic", "vivre sous le respirateur" et "l'assimilation, un fait de la vie", on s'habitue pas mal à toutte par icitte et développe un plumage que rien n'atteint ... ou presque.

Stoique le Canard se demande si on devrait plutôt écrire le français est "en trainde" s'écrouler ou "en train de" s'écrouler. Ou s'il y a un problème d'entrain à quec part??? Messemble que ça aiderait davantage si ceux qui veulent nous aider suggéreraient plutôt un besoin de réformes dans la francophonie en milieu minoritaire. Bande de dède doques vous-même que le Canard risque de vous répondre autrement!!!

En lisant ton commentaire [ou plutôt la citation de celui-ci...], gaulois, ça été plus fort que moi et j’ai immédiatement comparer ça à la crise qui secoue l’industrie forestière et le secteur manufacturier, par exemple...

On coupe? On subventionne? On tente une "relance"? On cible ou pas? etc. Bref, on fait quoi bordel de merde?



AF

La CFPQSE réagit mal



Adélard Lapointe, le porte-parole de la Coalition Franco des Provinces Qui S'Écroulent (CFPQSE), répond abruptement "Allez donc vous faire foutre" lorsque contacté par téléphone par le Canard.

La coalition récemment créée se dit représenter les francos de Terreneuve/Labrador, de la Saskatchewan et de la Colombie-Britannique sur lesquels un "X" devrait être dorénavant apposé, selon un chercheur et professeur ... de la capitale nationale!

Bon, j'ai écoutée l'émission et persiste à penser que la lettre de Mme Routhier-Boudreau fut malhabile en pointant ainsi Monique Simard au lieu de cibler plus large, à tout le moins. Sérieux, j’pensais même que la majeure partie du débat avait portée là-dessus avant de l’écouter...

gaulois a écrit:

Une entrevue effectivement intéressante et enflammée par deux personnes qui ne vivent pas en milieu minoritaire mais qui en parlent à profusion.

Bof...

Le problème, selon moi, c'est surtout que se sont deux idéologues bien campées dans leur rôle respectif.


AF

AF - Je respecte bien entendu ton opinion. Nous demeurons de notre côté convaincus que nous ne pouvions simplement pas laisser des commentaires de ce genre sans réponse. Nous le devions à tous ceux et toutes celles qui, dans les communautés, ont passé leur vie à tout faire pour qu'on puisse vivre en français.

Cependant, je concèderai que si nous avions su, au moment où la FCFA a envoyé cette lettre, que M. Castonguay dirait ce qu'il a dit deux jours plus tard dans le Ottawa Citizen, il est possible que le contenu de ladite lettre aurait été quelque peu différent...