Lamarche Prince de Montréal
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| Sujet: Nos sympaties au peuple Acadien Jeu 06 Jan 2005, 20:26 | |
| BOUCTOUCHE, N.-B. (PC) - L'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick et sénateur Louis J. Robichaud est mort, jeudi, à l'âge de 79 ans, à la suite d'un combat contre le cancer qui s'était généralisé à la fin.
L'ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick Louis Robichaud est aperçu sur cette photo de 1969. (PC archives/Chuck Mitchell) M. Robichaud est décédé vers midi à l'Hôpital Stella-Maris-de-Kent à Sainte-Anne-de-Kent, près du village de Saint-Antoine, là où il était né.
Premier Acadien élu à la tête du Nouveau-Brunswick en 1960, il aura profondément marqué l'histoire politique de la province. M. Robichaud était considéré par plusieurs comme l'architecte du Nouveau-Brunswick moderne, devenu une province bilingue grâce à ses efforts.
Ce leader charismatique a su aussi ouvrir la voie à d'autres en défendant la justice sociale et le bien commun, à une époque où l'ensemble du Canada français était en ébullition.
Tous les partis politiques en conviennent, il a amorcé une révolution "pas si tranquille" sans jamais heurter plus qu'il ne se devait l'opinion de la majorité anglophone. Lui-même disait à la fin de sa vie que "rien n'avait été facile" pour lui et ses troupes. Libéral dans le sens large de la définition, il a su jeter les bases de la justice pour tous.
"C'était un visionnaire armé de courage", dira de lui l'ancien ministre fédéral, Doug Young, qui a travaillé à son bureau de 1967 à 1970. Le "gars de Saint-Antoine", dans le comté de Kent du sud-est de la province, souhaitait que tous, francophones comme anglophones, aient les mêmes chances, surtout en éducation.
Père Lévesque et Lesage
L'université française de Moncton, le réseau scolaire et l'universalité des soins de santé étaient sa fierté à la fin de ses jours. Avocat de formation, il a su plaider la cause d'une minorité. Il avait fréquenté l'école des sciences sociales dirigée par le père Henri Lévesque à l'Université Laval de Québec. Jean Lesage qui, de son côté, dirigeait le Québec en 1960, a été un compagnon de classe de M. Robichaud.
Orateur redoutable, fin plaideur, Louis Robichaud aura eu comme constant défi de convaincre: alors que Jean Lesage se battait au Québec pour les droits d'une majorité, Louis J. Robichaud le faisait pour une minorité au Nouveau-Brunswick.
"C'était une dure partie de poker politique que Louis Robichaud avait engagée, dira encore Doug Young, dans un entretien au quotidien L'Acadie Nouvelle. Il a remporté la mise. Moi, j'étais un anglophone mais comme tant d'autres, j'avais le goût de le suivre, tellement ses idées étaient neuves. Il savait rallier. Cet homme que nous appelions affectueusement 'Ti-Louis' nous offrait un défi. Il menait avec une poigne de fer, nous aurions fait n'importe quoi pour l'aider."
Dans une entrevue qu'il accordait au même quotidien lors des célébrations entourant le passage à l'an 2000, M. Robichaud confiait: "Si c'était à recommencer, je ne changerais pas grand-chose à mon plan". Dans cette entrevue, il mettait en garde ses concitoyens: "Il reste encore beaucoup à faire, mais nous avons nos institutions".
L'actuel premier ministre conservateur du Nouveau-Brunswick, Bernard Lord, a voulu que Louis J. Robichaud soit à ses côtés, en 2002, lorsqu'il a entrepris de dépoussiérer la Loi sur les Langues officielles.
Réélu quatre fois
Louis J. Robichaud fait ses premiers pas en politique à l'âge de 27 ans, alors qu'il est élu membre de l'Assemblée législative du Nouveau-Brunswick pour représenter le comté de Kent en 1952. Il est réélu en 1956 et, en 1958, il devient chef de l'opposition officielle pour ensuite porter sa formation au pouvoir en 1960. Il sera ensuite réélu avec ses troupes en 1963 et 1967.
En 1970, le conservateur Richard Hatfield le bat sans renier cependant les bases que M. Robichaud avait mises en place.
Sous sa gouverne, M. Robichaud a élaboré et instauré certains des programmes les plus controversés et progressistes, dont les répercussions se font encore sentir: le programme de Chances égales pour tous, le bilinguisme officiel, l'abolition des taxes inégales. Il a aussi centralisé le pouvoir à Fredericton.
Une vaste enquête, qui a donné le rapport Byrne et portant sur la réalité politique de la province, l'a inspiré. De 1973 à l'an 2000, il a représenté l'Acadie au Sénat Canadien. | |
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