La fable du chaton et des neuf petits chiens
Un jour, dans un pays qui n'en est pas un,
vivaient dix animaux n'ayant rien en commun ;
neuf petits chiens divers et un chaton coriace.
Le chat ne s'y sentait vraiment pas à sa place,
il n'avait pas le droit de chasser les souris,
ni d'affûter sa griffe en grattant les tapis,
de faire ses petits besoins dans sa litière,
les chiens le harcelaient, le pourchassaient partout
dévoraient ses repas, bref, ils le rendaient fou !
Après avoir perdu sa queue et une oreille,
la moitié de sa langue et le gros de sa paye,
le chat se dit un jour qu'assez, c'était assez !
Dans ce cas, faut partir ! sinon vous trépassez.
En entendant cela, tous les chiens s'affolèrent ;
À qui, dorénavant, feraient-ils donc la guerre ?
Sans ce souffre-douleur, l'ennui serait entier.
{On l'aime bien (au fond ?), même s'il nous fait ch...}.
Ils s'assemblèrent donc et firent un stampede
dont le dénouement fut aussi oiseux que vide.
Ils se mirent d'accord sur un « fumant » constat
et convinrent enfin qu'un chat était un chat.
Ils dirent au félin : — D'accord. tu es unique.
Mais pas de traitement différent, ça, bernique !
Il te faudra gruger tes os avec ferveur,
remuer de la queue et mordre le facteur,
laisser pendre ta langue et jouer l'acrobate,
faire le beau, le mort et donner la papatte,
courir comme un débile attraper des bâtons,
lever la patte arrière pour pisser sur les troncs,
sentir l'arrière-train de tout ce qui est chienne
et surtout (aboyer) enfin qu'on te comprenne !
— La (différence) donc ne changea rien à rien,
le chat était un chat, mais devait vivre en chien.
Dire alors que le chat est une bête (unique)
c'est une conclusion à tout le moins... cynique !
Ronald France, Westmount, Québec.