Toujours très désolant de voir que plusieurs fermes agricoles familiales sont obligées de "faire encan"..., et s'en trouvent, ainsi, perdues à jamais... ces fermes ne reviendront plus
http://www.laterre.ca/elevage/le-vrai-demantelement/
EXTRAIT:
TITRE: Le vrai démantèlement En novembre, le dernier film du réalisateur Sébastien Pilote a pris l’affiche dans les cinémas au Québec. Intitulée Le Démantèlement, l’œuvre raconte l’histoire d’un producteur d’agneaux, interprété par Gabriel Arcand, qui vend sa ferme pour aider l’une de ses filles à racheter sa maison.
le 6 janvier 2014, par Pierre-Yvon Bégin - Élevage
« Une marée qui monte » – Bertrand Pelletier, encanteur
LE BIC — Encanteur au Bas-Saint-Laurent, Bertrand Pelletier a vendu au fil des ans des milliers d’animaux, des centaines de fermes. Toujours déterminé à obtenir le meilleur prix pour ses clients, il est partagé, déchiré entre ses sentiments.
Impuissant, il voit les rangs se vider un à un, les agriculteurs rendre les clefs de leur entreprise.« On dirait que c’est une marée qui monte », dit-il dans le langage de ceux qui vivent en bordure du fleuve devenu océan. Lui-même producteur de bovins à Saint-Octave-de-Métis, il avait l’habitude d’effectuer bon an mal an de quatre à cinq voyages dans la Gaspésie voisine pour y acheter des animaux. Il n’y a pas remis les pieds depuis des lunes, vu le petit nombre de producteurs qui reste.
Pourtant, constate-t-il, les jeunes ont toujours du « cœur au ventre » et sont nombreux à vouloir prendre la relève. Faute de trouver le financement nécessaire, dit-il, ils doivent faire une croix sur leurs ambitions. Quand un agriculteur a la chance de pouvoir compter sur une relève, ajoute-t-il, il doit quasiment « donner » sa ferme, « son fonds de pension ».
« C’est le démantèlement, comme dans le film, déplore-t-il. On dirait que c’est pire au Bas-Saint-Laurent. Ici au Bic, ça fait quatre ou cinq encans que je tiens, peut-être plus. »
Bertrand Pelletier croit que l’État québécois devrait davantage s’intéresser au sort des agriculteurs. Les programmes actuels pour la relève, juge-t-il, ne sont pas suffisants. Il pense qu’une nouvelle politique devrait être adoptée afin de favoriser le financement à long terme des jeunes désireux d’acquérir une ferme. Un encan sans trémolos
Géant comme le célèbre fleuve d’Égypte, Nil Voyer s’est levé à 4 h chaque matin au cours des 24 dernières années pour faire son train. Faute de relève, le producteur de 58 ans a tout vendu. Vendredi passé, il tenait un encan pour céder ses vaches et son équipement. Avec la conviction de l’homme qui a pris la bonne décision après mûre réflexion, il s’interrogeait tout de même sur sa réaction le lendemain à la sonnerie de son réveille-matin. Enfin, pas vraiment puisqu’il n’en a jamais eu besoin.
FIN DE L'EXTRAIT
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