.... la lorgnette de la religion catholique nord-américiane, OU ENCORE, ... un prélude à l'anglicisation du Québec ??
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http://www.crc-resurrection.org/Canada/RC/RC196_Franco-americains.php
EXTRAITS:
UNE ASSIMILATION ACCÉLÉRÉE
On comprendra facilement que cette lamentable affaire, qui n’est pas à porter au crédit de Pie XI, va se solder par une accélération de l’assimilation des Franco-américains. Certes, ce ne fut pas l’unique raison, mais c’est elle qui servit de catalyseur.
La crise de 1929 a arrêté définitivement le flot d’immigration canadienne vers la Nouvelle-Angleterre et a même provoqué des retours au pays. Au sein des paroisses mixtes, la part accordée au français diminua rapidement.
Dans les “ Petits Canadas ”, c’est l’école qui va être le vecteur principal de l’assimilation, puisque désormais on y parle anglais par décision épiscopale. Certes, pendant encore quelques années, des établissements essaieront de résister, mais la tendance à l’assimilation l’emporte ; elle devient irrésistible à partir du moment où les parents eux-mêmes réclament l’usage de l’anglais à l’école pour faciliter l’avenir professionnel de leurs enfants.
Enfin, l’arrivée d’une plus jeune génération de prêtres aux postes de responsabilité achève de sceller à long terme le sort des paroisses francophones. Ce nouveau clergé ne comprend pas l’importance de la défense de la langue française et des coutumes canadiennes en terre américaine.
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UN BAROUD D’HONNEUR
Malgré tout cela, en 1947, un grand congrès réunit encore différentes associations franco-américaines dans le but de sauvegarder l’usage de la langue française. Un homme va personnaliser ce renouveau du « rêve franco-américain », comme dit Roby, c’est le père Landry, dominicain, curé de la paroisse de Fall River depuis 1942. Il est à l’origine du comité d’orientation franco-américaine qui publie en 1949 un manifeste reprenant les thèses nationalistes : « Notre vie franco-américaine. »
Mille délégués de cent treize paroisses, des représentants du clergé, de onze communautés religieuses, de vingt-cinq périodiques et de cent-quatre sociétés diverses, adoptent le manifeste dans l’enthousiasme.
Pourtant, le Père Landry ne se berce pas d’illusions. Il leur déclare : « Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire. Dans dix ans, nous saurons s’il doit y avoir un groupe franco-américain qui vive, ou s’il doit y avoir simplement des Franco-américains qui vont mourir. »
Tout dépend de la jeunesse. « Veut-elle rester française ? Il semble bien que non. » Elle ignore tout de son passé ; le français n’est plus pour elle la langue maternelle, la langue première, mais une langue seconde ; elle s’irrite lorsqu’on lui parle de son héritage français et elle se moque des fanatiques, des militants vieux jeu qui en font la promotion.
« Elle est à la croisée des chemins et choisira la vie plutôt que l’abdication, si les élites savent l’orienter, si elles savent traduire la doctrine du manifeste en une multitude d’actes concrets.
Cependant, il n’y aura de véritable renouveau que si les élites savent réaliser l’unité dans la poursuite de leur idéal. On ne le dira jamais assez, nous sommes un peuple émietté, disloqué et divisé en ses forces vives. »
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En dépit des efforts du dominicain, les actions concrètes seront rares et les différents responsables sont plus divisés que jamais. Aussi commence-t-on à entendre des opinions incongrues pour un franco-américain comme celle-ci : « On ne perd rien de la culture française en laissant tomber la langue française. »
D’autres, au contraire, veulent résister : « Un Franco-américain qui ne veut plus parler français ne nous appartient plus, ne devrait plus appartenir à nos paroisses nationales, non seulement c’est du bois mort, mais il entraînera la mort de ceux qui l’entourent. (…) Un petit groupe franco-américain uni par la langue sera infiniment plus fort que cinq cent mille Franco-américains sans lien aucun. »
« Si le Père Landry voulait secouer l’apathie de ses compatriotes, il a quelque peu réussi, mais, s’il voulait refaire l’unité dans les rangs franco-américains, il a échoué. », commente Yves Roby.
En 1957, le curé de Fall-River est rappelé à Québec par ses supérieurs. Son successeur n’attendra pas plus de quatre mois pour introduire la prédication en anglais aux deux messes dominicales.
Cette triste évolution est parallèle à celle que connaît le Canada français. Certes un certain nationalisme fera florès à la fin des années soixante, mais cantonné dans le cadre étroit du Québec. C’est bien la conséquence lointaine mais directe de la politique de Pie XI qui a dénoncé comme anti évangélique l’idéal du nationalisme catholique, pour le remplacer par celui de l’Action catholique, de l’action du milieu par le milieu, action subversive au profit d’une révolution qui sera aussi tranquille qu’efficace. C’est ainsi que furent anéantis l’histoire et les liens qui unissaient les Canadiens français de l’Ouest canadien, du Centre et de l’Est des États-Unis avec ceux de la vieille Province..
FIN DES EXTRAITS.
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Commentaires: on dirait que la même chose semble se répéter, au Québec, soit que les pressions exercées par les parents pour que leurs enfants étudient "bilingues"... et s'anglicisent de plus en plus...
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