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UPA Développement international - Afrique et Québec, même combat !par Claude Lafleur, le 15 octobre 2011, Collaborateur au Devoir
Face à la mondialisation qui déferle depuis les années 1980, l'Union des producteurs agricoles (UPA) se bat pour préserver les fermes familiales en s'opposant aux géants de l'agriculture. «Lorsqu'on a commencé à se battre contre le libre-échange, en 1985, les gens n'ont pas compris que nous défendions notre capacité à demeurer dans l'agriculture familiale, indique André Beaudoin, secrétaire général de l'UPA DI. Les événements des vingt dernières années poussent constamment les petits producteurs agricoles dans leurs derniers retranchements.»
L'UPA a donc étendu son action jusqu'en Afrique en aidant les fermiers locaux à se structurer. À cette fin, elle a créé l'UPA Développement international (UPA DI), qui propose un programme d'aide pour favoriser le développement individuel et collectif des paysans francophones.
«Ça fait maintenant vingt ans qu'on intervient dans le développement international, relate M. Beaudoin, soit depuis qu'on est arrivé à la conclusion que l'une des façons de défendre l'agriculture familiale, c'est d'appuyer d'autres agricultures familiales dans le monde.»Développer l'estime de soi
«Très souvent, et même dans nos pays, les paysans sont considérés comme des citoyens de seconde classe», observe-t-il. Voilà pourquoi l'UPA DI a lancé un programme visant à rehausser l'estime personnelle des paysans africains.
Il s'agit d'une formation continue qui s'échelonne sur trois ans et qui est composée d'une série de modules. Les premiers modules portent sur la citoyenneté, puisque «lorsqu'un paysan comprend qu'il est un citoyen à part entière et que cette citoyenneté lui confère des droits et des responsabilités, voilà qui change la nature même de l'individu», rapporte André Beaudoin.
Une fois cette notion acquise, les formateurs de l'UPA DI se penchent sur l'exploitation agricole de chaque paysan — comment améliorer celle-ci — mais toujours à partir du paysan lui-même. D'ailleurs, chacun d'eux est invité à présenter un projet visant à améliorer son exploitation. «On leur confie alors une bourse de 1000 $, une somme qu'il devra rembourser non pas à l'UPA DI, mais à une organisation locale afin que celle-ci poursuive ce mode de formation», d'indiquer M. Beaudoin.
Les formateurs font également prendre conscience à chaque paysan que, s'il veut continuer à progresser, il lui faut alors s'unir et agir collectivement. «Ce sont finalement les paysans et paysannes qui décident par eux-mêmes de se doter, par exemple, d'un entrepôt de céréales ou d'une coopérative de semences», dit-il.
Fin de l'agriculture familiale ?
«L'expérience qu'on acquiert à l'international nous confirme que notre combat pour maintenir la ferme familiale n'est pas vain, observe le secrétaire général de l'UPA DI. La bataille qu'on risque de perdre, c'est celle du capital, c'est-à-dire que, pour maintenir une agriculture familiale dans n'importe quel pays, il faut des outils financiers, outils qu'on enlève actuellement aux producteurs agricoles indépendants.»
«Et si on n'arrive pas à inverser cette tendance, ce qui s'est vécu en une génération au Québec va se produire en l'espace de 10 ou 15 ans en Afrique, estime André Beaudoin. On laissera alors le champ libre aux grands exploitants agricoles et c'en sera fini de l'agriculture familiale!»
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Commentaires: Merci à l'UPA de vouloir continuer à opérer une industrie agricole toujours à l'échelle de l'humain, et non aux mains de grosses corporations étrangères qui n'ont aucun souci de l'environnement immédiat et des gens qui y habitent.
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