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 Le NMQ

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gaulois
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gaulois


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MessageSujet: Le NMQ   Le NMQ EmptyDim 21 Aoû 2011, 16:39

Qu'en pensez-vous?

La révision de mon texte resoumis au Devoir:

Citation :
Les éléphants dans le salon … funéraire
Quand le pouvoir, l'argent et l'ethnicité ne laissent plus de place à la langue et à la culture

Un éléphant prend beaucoup de place dans un salon. Les gens hésitent généralement à en faire cas. Juste au cas où justement l’éléphant déciderait de changer de place et aller en écraser d’autres, particulièrement soi ou ses proches. La situation ne s’améliore pas lorsqu’il y a plus d’un éléphant. Au risque de ne plus avoir personne dans le salon, outre ceux qui ne sont plus capables de le quitter. Jeunes et nouveaux arrivants s’en absenteront volontiers.

Les salons funéraires n’y font pas exception. De plus, les gens y parlent à voix basse et personne ne s’y exprime publiquement. Un officiel veillera au protocole et un petit discours sur les mérites du disparu(e) sera prononcé à la fermeture du salon. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, et les gens y portent leurs plus beaux habits. Tante rectitude et oncle stoïcisme s’assureront du reste. Il ne faudrait certes pas déranger l’ (les) éléphant (s) du salon ou, pire encore, perdre la face. Les écarts sont rares et la personne qui dérange sera vite escortée. Les proches qui risqueraient d’être agités seront médicamentés au préalable. Le cabinet à boisson restera bien barré. Les gens s’interrogeront peut-être sur qui sera le prochain pour qui le glas sonnera, à en juger par la mine basse de certains dans le salon. Jeunes, nouveaux arrivants (ne connaissant souvent pas le défunt) et entrepreneurs se tiendront loin d’une scène de telle morbidité. Il y a aussi la chronique de nécrologie pour les curieux dans les médias.

Parlant de scène de grande morbidité, je me retrouvais récemment à prendre intérêt à une nouvelle intitulée “Appartenir à une minorité linguistique peut nuire à la santé, selon des chercheurs”. Les membres des communautés minoritaires francophones (et anglophones) auraient apparemment une moins bonne santé que la population majoritaire, selon deux chercheurs de l'Université d'Ottawa. Une spécialiste en santé des populations expliquait par des “conditions de vie moins bonnes”, des “problèmes de communications”, des difficultés d’accès aux services de santé, le vieillissement des populations, ainsi que des problèmes d’éducation et de salaire. Bouleversé, je m’empressai de commenter en ligne cette terrible nouvelle de notre diffuseur public, pour vite réaliser que j’étais le seul vivant en milieu minoritaire hors-Québec à la commenter? Je me suis alors interrogé sur cette histoire de salon funéraire, de bon protocole … et d’éléphants occupant les lieux.

La morbidité ne date pas d’hier et le grand souverainiste québécois René Lévesque avait jadis parlé de “dead ducks” pour décrire le déclin du français hors-Québec. Ce qui avait bien remué les chaumières à l’époque. Près de 20 ans plus tard, Jean Chrétien décrivait devant une assemblée de la francophonie canadienne l’assimilation comme un “simple fait de la vie”, hochement des épaules à l’appui: “Que voulez-vous donc qu’on y fasse? stoïque comme pas un! Plus récemment dans une sortie fracassante qu’il regrette probablement, Gilles Duceppe invoquait ce déclin du français hors-Québec pour convaincre les Québécois de l’urgence de la séparation, cela après cette méchante raclée électorale. Tante Madeleine le reprenait en disant que mononcle Méo ne se portait pas si mal, ce sur quoi un neveu ajoutait le bémol: mononcle Méo ne va pas bien en effet. Et des cousins du Vermont qui s’agitaient aux dernières nouvelles de famille. Les grands moments d’émotion donnent certes lieu à de grands écarts dans le salon funéraire!

Prenez cette sortie de Jacques Parizeau le soir du référendum, celui qui a passé si proche. Le cabinet à boisson n’était probablement pas barré et l’illustre ex-banquier y allait de son explication du pouvoir, de l’argent et du vote ethnique au sujet des faits de la vie. Les chaumières ne s’en sont jamais remises. Cela dit, je me demande si les éléphants de Parizeau expliquent toujours le grand silence qui sévit bien au-delà du Québec. Mais le pouvoir, l’argent et l’ethnicité n’ont plus la mine qu’ils avaient. Quitteront-ils un jour le salon funéraire pour laisser de la place? Peut-être qu’on pourra alors avoir un maudit bon party d’enterrement. Espérons même que le prochain à trépasser sera un de ces misérables éléphants de cirque qui ne demande pourtant pas mieux. Mononcle Méo : lâchez nous pas avant cela et matante Madeleine, allez donc voir ce qui se passe au cabinet à boisson!
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