Quand j'écoutais, récemment, les commentaires de Gilles Duceppe, et ceux de Bernard Landry qui, lui, en rajoutait un peu, je me suis dit que, sans doute, on (le "on" m'inclut aussi) entendrait ou bien on lirait sûrement des commentaires sur ces déclarations, que ces déclarations allaient sûrement un peu "grafigner" les susceptibilités des Franco-Canadiens (les Francos du ROC).
Voici donc un commentaire d'un Acadien, du journal "l'Acadie Nouvelle":
http://www.capacadie.com/editoriaux/2011/6/25/de-quelle-acadie-parlent-ils
EXTRAIT:
samedi le 25 juin 2011, par Jean Saint-Cyr
jean.saintcyr@acadienouvelle.com
TITRE: De quelle Acadie parlent-ils?
Par les temps qui courent, la maison de l’indépendance québécoise est secouée de toutes parts. À l’élection fédérale, le Bloc québécois a subi un revers cuisant comme il n’en avait jamais connu depuis sa fondation et le Parti québécois n’a pu empêcher le départ de têtes d’affiche. Ces secousses ont provoqué une remise en question de plusieurs angles, tant sur le plan des organisations politiques que de leur option politique fondamentale, la souveraineté.
Comme francophones et Acadiens, nous suivons d’assez près l’actualité politique québécoise. Même si elle ne nous intéressait pas, ce qui n’est pas le cas, nous n’en aurions guère le choix, puisque l’information télévisuelle et radiophonique à portée nationale d’expression française émane principalement de réseaux installés au Québec.
En entrevue au Réseau de l’information le 6 juin, l’ancien premier ministre du Québec, Bernard Landry, affirmait avec conviction que la place du Québec est aux Nations Unies, plutôt qu’à la table de la Confédération «à côté du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard».
Pour un homme politique et intellectuel de la trempe de M. Landry, et Acadien de souche par-dessus le marché, la condescendance de ces propos est pour le moins étonnante. Il implique que les Acadiens et les francophones du Nouveau-Brunswick représentent une quantité négligeable, pour ne pas dire insignifiante, dont ne saurait s’embarrasser le Québec.
La semaine dernière, dans une entrevue exclusive accordée au Réseau de l’information, le chef défait du Bloc québécois, Gilles Duceppe, en a rajouté. Pour justifier l’incontournable nécessité pour le Québec de réaliser la souveraineté, voici ce qu’il déclarait à la journaliste Anne-Marie Dusseault: «Si les Québécois et Québécoises ne bougent pas, d’ici 15 ans, inévitablement, on sera sur la même pente que les Franco-Canadiens et les Acadiens. C’est une assimilation fulgurante. On ne peut pas se cacher la vérité.» Il a cité une statistique pour appuyer ses dires: l’assimilation se poursuit à raison de 9 %.
Il n’y a pas de doute que pendant de nombreuses années, le fléau de l’assimilation a fait des ravages importants au Canada français hors du Québec. Toutefois, sans avoir enrayé l’assimilation, les efforts déployés par les organismes francophones un peu partout au Canada pour la contrer ont produit des fruits. Nous n’avons pas baissé les bras, malgré l’ampleur du défi, et nous sommes parfaitement conscients qu’il faudra maintenir une vigilance de tous les instants.
Ce que nous indiquent tant les propos de M. Landry que ceux de M. Duceppe, c’est que dans certains cercles québécois, la théorie des «corps chauds» est encore bien vivante, bien que l’expression n’a pas été publiquement répétée après que nous, les communautés acadiennes et francophones, l’ayons rabrouée. Vous vous rappellerez sans doute que cette expression des corps chauds sous-tend la conviction que ce n’est qu’une question de temps avant que ne disparaisse du paysage linguistique l’usage du français au Canada.
FIN DE L'EXTRAIT
.