La question se pose au-delà de l'Ouest et on pourrait inclure dans la même réflexion tout le sud de l'Ontario, TNL, PEI, le sud du NB, la Nouvelle-Écosse et les TNO/Yukon. Par extension, les États du Nord-Est américains, la Louisiane, etc. Partout ou on parle d'apposer des "X" (ou encore on l'a déjà fait).
Il est évident que des "Canadiens Français", (franco-américains ou Cadiens) ne peuvent se maintenir en tant que "francos de souche". Ils doivent absolument se métisser, i.e. maitriser l'anglais, marier de l'aut bord, avoir des amis anglos, travailler de l'aut bord, etc. Les "francos de souche" appelleront cela de l'assimilation.
Le plus grand problème que je perçois est qu'on essaie de les maintenir artificiellement comme "francos de souche" comme s'ils vivaient toujours au Québec (en Acadie) ou en France. Ce qui est du délire total, n'a aucune traction avec notre prochaine génération ou encore nos nouveaux arrivants. L'envoi et le maintien d'expats isolé de la réalité du terrain se continuent parce que politiquement cela est rentable que de maintenir cette illusion (en l'absence de nouvelle approche). Les exemples abondent: la Place de la Francophonie, le Centre de la Francophonie (malgré de meilleures attitudes), les Rendez-vous de la Francophonie, la Francoforce, la SRC, l'APF, l'ARC, etc. Les "services" sont définis pour des "francos de souche" par des "francos de souche", i.e. des groupes d'intérêt les plus intégristes et ringards possibles qui se reproduisent entre eux. Ditto pour le bilinguisme étatique. Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le FAF illustre la donne. Read on.
Cela dit, il me semble que des anglo-québécois peuvent se maintenir au Québec tout en étant *pleinement* intégrés au Québec, langue, culture, attitude, etc., tout en maintenant un niveau d'appartenance à leur communauté linguistique culturelle. Même s'ils ne disposent pas de la "concentration suffisante". D'accord leur langue domine l'économie moderne mais certainement pas la culture au Québec.
Des "franco-canadiens" pleinement intégrés au Canada anglais devraient pouvoir similairement se maintenir. Le blocage (je reprends la conclusion de mon article):
- Citation :
- "En tant que franco/anglo vivant en milieu minoritaire ou “nouveau métis” de longue date, l’Histoire m’a enseigné comment les forces d’intégrisme de part et d’autre du “great language divide” nous ont systématiquement décimés."
En bout de ligne, il me semble que c'est dans l'intérêt des Québécois (&Acadiens) que nous figurions comment nous maintenir. Malheureusement les forces les plus réactionnaires (ou intégristes) proviennent de francos incapables de s'adapter au nouvel environnement parce qu'ils sont entretenus complètement artificiellement "en meute". Se battre contre cette machine est absolument impossible dans le cadre actuel et c'est la raison principale pour laquelle j'ai décidé à regret d'abandonner ce Canard.
L'attitude du grand Zachary est intéressante. Il croit que c'est à nous de passer le flambeau à la prochaine génération et d'espérer.
- Citation :
- [...]L’exorciser de ses démons demeurera vraisemblablement une tâche ardue mais combien valorisante pour pouvoir un jour pardonner. Vous en sortirez la tête haute, fier de ce que ceux qui vous ont précédé ont pu réaliser malgré tout, avant de passer le flambeau aux prochains!
Il s'agit donc de s'entendre en quoi consiste cette prochaine génération à qui on passe le flambeau: elle ne sera certes pas "de souche" à mon humble avis. La "concentration suffisante" ne sera pas "de souche", point à la ligne.
Étrange quand même que le FAF, en tant que forum complètement "citoyen" et non institutionnel, ait été incapable de discuter mon dernier article de fonds sur les déchirements du français (dans l'Ouest). Un cqfd? Incidemment, où est cette prochaine génération sur le FAF?
Merci entk camarade beauman de l'Ouest canadien pour avoir initié cette enfilade.