Le combat pour l'Hôpital Monfort, par Gérald Savoie

Commentaire: je l'engage tout de suite pour faire bâtir le CHUM.....

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Mardi, le 2 septembre 2008

La détermination du président et directeur général de l’hôpital Montfort, Gérald Savoie- et la fidélité de son équipe - ont non seulement permis au seul hôpital franco-ontarien de survivre, mais aussi de mener à terme un projet d’expansion de 300 millions $.

PAR le journal "Le Droit" -- François Pierre Dufault

Cette semaine, LeDroit et Radio-Canada honorent le président-directeur général de l'hôpital Montfort d'Ottawa, Gérald Savoie. Avec son équipe, il a su concrétiser avec succès les gigantesques projets d'agrandissement et de relocalisation de cet établissement de santé pourtant voué à la fermeture il y a dix ans.

"Impossible, ce n'est pas dans le dictionnaire", répond Gérald Savoie lorsqu'un défi vient joncher sa route. Et des défis, le président et directeur général de l'hôpital Montfort en a rencontré plusieurs au cours de ses 22 ans passés à la barre de l'institution. Humble, le joueur d'équipe refuse toutefois qu'on lui attribue le crédit entier de la "renaissance" du seul hôpital francophone en Ontario. C'est à la compétence et la fidélité de son équipe, dit-il, que les Franco-Ontariens doivent lever leur chapeau.

"J'ai suivi un parcours un peu accidenté", admet d'emblée le patron de l'hôpital Montfort. Natif de Campbellton, au Nouveau-Brunswick, M. Savoie s'intéresse tôt au domaine médical et s'inscrit au baccalauréat en biochimie à l'Université d'Ottawa. Au sein d'un groupe de seulement 13 étudiants, il côtoie son mentor le professeur Morris Kates, alors considéré comme le troisième biochimiste au monde. L'étudiant se passionne alors pour la criminalistique.

Gérald Savoie décroche un doctorat en biochimie puis, l'année suivante, pendant qu'il termine un baccalauréat en éducation, il assiste - à titre d'auditeur libre - à quelques cours du programme de maîtrise des affaires. C'est là qu'il trouve sa voie. "Il y a une conjoncture qui s'est créée entre la science et les affaires", explique celui qui a ensuite obtenu une maîtrise en gestion hospitalière à l'Université d'Ottawa.

À la fin de ses études, en 1976, M. Savoie complète un stage au nouvel hôpital régional Dr Everett Chalmers, à Fredericton, et participe aux préparatifs administratifs qui précèdent son ouverture officielle en présence de la reine Elizabeth II. "Ça a été une expérience exceptionnelle qui m'a marquée à vie", se souvient-il.

Peu après, M. Savoie rentre à Campbellton et devient adjoint du directeur général de l'hôpital Hôtel-Dieu. Il décide ensuite de revenir à Ottawa pour assurer les mêmes fonctions à l'hôpital Queensway-Carleton, alors considéré comme un "modèle de gestion".

En janvier 1986, contre l'avis de plusieurs de ses collègues, Gérald Savoie accepte la direction générale de l'hôpital Montfort, alors que la réputation du centre hospitalier est à son plus bas. À l'âge de 33 ans, le défi est de taille pour le gestionnaire : il n'est pas en poste depuis 15 minutes que déjà il apprend que Queen's Park vient d'annuler un important projet d'expansion attendu depuis plus d'une décennie, et que le bloc opératoire et le centre d'obstétrique de l'hôpital doivent être fermés car ils sont jugés non conformes par le ministère de la Santé de l'Ontario (MSO).

Un début difficile
Déjà en 1986, il est question de transformer l'hôpital francophone en centre de soins de longue durée. Mais le nouveau patron est déterminé à sortir l'institution du pétrin et convainc le MSO de financer la construction d'une nouvelle aile de 40 millions $. Sa construction est achevée en 1992 mais, l'année suivante, Queen's Park ampute du tiers le budget des opérations de l'hôpital. "Nous venions d'augmenter notre capacité, mais nous devions fonctionner avec un budget moindre qu'avant", relate le directeur général.

Plus que jamais, l'avenir de l'hôpital Montfort est incertain. Gérald Savoie, lui, garde le cap et enjoint son équipe à poursuivre les efforts pour en améliorer le rendement.

Ce faisant, le gestionnaire vient de s'engager dans le plus important combat que la communauté franco-ontarienne a livré depuis l'adoption du Règlement XVII en 1913. Dans son rapport déposé en février 1997, la Commission de restructuration des services de santé (CRSS) signe l'arrêt de mort de l'hôpital franco-ontarien. L'équipe de M. Savoie est "assommée" par la décision de Queen's Park.

Rapidement, le comité "S.O.S. Montfort" se mobilise sous l'égide de Gisèle Lalonde et interpelle la communauté francophone d'Ottawa. "Il fallait sauver Montfort pour garder un endroit francophone où le patient pourrait être servi dans sa langue de A à Z", rappelle M. Savoie. "Si nous n'avions pas eu la communauté derrière nous, nous étions foutus." La confiance a été le nerf de la guerre, ajoute-t-il, car Montfort aurait pu mourir de lui-même, par implosion, si l'équipe médicale avait abandonné le bateau dans le creux de la vague.

Pendant que le sort de l'hôpital Montfort se jouait devant la Cour d'appel de l'Ontario - qui a finalement renversé la décision de la CRSS en 2001 - Gérald Savoie préparait déjà la "renaissance" de l'institution. Ce n'était pas tout d'obtenir gain de cause, dit-il, il fallait ensuite se rasseoir et recommencer à négocier avec les mêmes fonctionnaires qui envisageaient, depuis quatre ans, la fermeture du centre hospitalier.

Signe des temps, un des derniers gestes que Tony Clement a posé en tant que ministre ontarien de la Santé - avant que les conservateurs d'Ernie Eves ne soient défaits aux élections de 2003 - a été d'approuver le projet d'expansion permettant de doubler la taille de l'hôpital Montfort. Il existe désormais une expression dans le jargon du gouvernement ontarien, Montfort time, pour caractériser l'évolution rapide d'un projet.

Les architectes du Nouveau Montfort en savent quelque chose, eux qui ont été appelés à concevoir un projet d'expansion de 300 millions $ en un an alors qu'il leur en faut normalement cinq. Et plus récemment, le déménagement de l'ancien bâtiment vers ses nouvelles annexes s'est effectué en 19 jours, alors qu'une opération semblable peut prendre de trois à six mois dans d'autres établissements. Si l'expansion du Nouveau Montfort - qui sera complétée en 2009 - résulte d'un "effort monumental", le secret de Gérald Savoie est pourtant simple : persévérance, compassion et travail d'équipe. Surtout le travail d'équipe, insiste-t-il.

Vous pouvez entendre la Personnalité de la semaine le lundi matin, à 8 h 40, à l'émission Bernier et Cie animée par Carl Bernier et diffusée à la radio de Radio-Canada au 90,7 FM, ainsi que le lundi au Téléjournal/midi, présenté par Nathalie Tremblay à la télévision de Radio-Canada.

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Commentaires: MILLE FOIS BRAVOS à M. Savoie... ça nous en prendrait mille comme lui.... , qui proviennent du Nouveau-Brunswick ou d'ailleurs.
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Il y a de belles luttes à saveur franco qui sont faites à travers le pays mais qui malheureusement sont peu connues par le manque d'intérêt de Radio Cadenas et cie.