Grande pagaille au comité permanent des langues officielles

... en sommes-nous vraiment rendus "las"?

Selon la nouvelle de la SRC "Le NPD veut la tête du président":

Citation :

Le député néo-démocrate d'Acadie-Bathurst, Yvon Godin, réclame la démission du président du comité des Communes sur les langues officielles, le conservateur Guy Lauzon.

M. Lauzon a annulé à deux minutes d'avis, mardi, une réunion du comité qui devait revenir sur les conséquences de l'abandon par le gouvernement fédéral du programme de contestation judiciaire.
...
Yvon Godin entend présenter au comité une motion demandant la démission de Guy Lauzon le plus tôt possible. Le problème est qu'on ne sait pas quand la proposition pourra être débattue, puisqu'il n'y a pas de réunion.

Le Canard note que Yvon Godin est vice-président du Comité, que ce Comité enquêtait récemment sur "La vitalité des communautés" et qu'un rapport préliminaire (en version pdf) est présentement disponible sous le titre: LA PAROLE AUX COMMUNAUTÉS : NOUS SOMMES LÀ! Malgré les 201 pages du rapport et une référence polie au Canard Réincarné pour avoir soumis un mémoire (sans toutefois avoir été retenu comme témoin), le Canard n'est "pas là" nulle part. De plus, la seule et unique référence au Net et aux nouveaux médias pourtant porteur de vitalité est la suivante:

Citation :

Par ailleurs, la dispersion de la clientèle oblige les médias écrits à utiliser l’abonnement par la poste et les radios à multiplier les petits émetteurs. Le développement de médias Internet pourrait s’avérer prometteuse, mais il semble pour le moment que ces médias soient surtout efficaces en appui à d’autres supports dans une logique de convergence, et non comme sources principales.

Bien que le Comité ait reconnu que le Plan Dion avait fait erreur en oubliant le secteur vital des médias, absolument aucune référence aux média-citoyens et à leur promotion dans la seule recommandation portant sur les médias:

Citation :

Recommandation 31
Que la présence des médias communautaires soit considérée comme un élément important du soutien à la vitalité des communautés de langue officielle en situation minoritaire, et que le gouvernement du Canada en fasse des partenaires privilégiés afin de remplir son mandat de promotion de la dualité linguistique et de soutien au développement des communautés.

"dâze nautte ouâque de tâque"...

Un traitement presque similaire est accordé à l'ONG Impératif-Français qui faisait grand cas d'une politique linguistique de promotion du français. Le nom de l'organisme n'est mentionné que poliment à titre de témoin ayant soumis un mémoire. Une section est toutefois accordée dans le rapport à la promotion du français et y va de la recommandation suivante:

Citation :

Recommandation 29
Que le gouvernement du Canada, avec le soutien des bureaux régionaux du Commissariat aux langues officielles, lance une campagne de promotion du français comme langue nationale à l’intention des anglophones, de manière à appuyer les efforts déployés dans le cadre des ententes fédérales-provinciales-territoriales pour l’enseignement du français langue seconde.

L'ONG ne réclamait pourtant pas une aut' &%& de campagne de promotion du Commissaire (rf. Problème de proportion dans le "tissu social" du Canada) mais une politique linguistique de promotion du français, ce qui est bien différent! Le Canard croit que le Comité "dâze nautte ouâque de tâque" en ne reconnaissant pas mieux la contribution exceptionnelle de l'ONG en matière de promotion du français en milieu minoritaire cette fois-ci! En fait, ce Comité semble tout faire pour décimer ce qu'il reste de vitalité dans les communautés au point d'en être rendu à ce que le Bloc signale. Ride onne.

Sous l'addendum "Opinion complémentaire du Bloc Québécois", notons:

Citation :

On peut d’ailleurs constater que la minorité anglophone du Québec est devenue presqu’aussi importante que l’ensemble des communautés francophones à l’échelle du Canada
...
Les risques de la centralisation
Le Bloc Québécois note que les travaux de ce comité et les recommandations qui lui ont été faites portaient très souvent sur des enjeux relevant des provinces et du Québec. La santé, l’éducation, la culture, le développement régional en sont des bons exemples. Les recommandations qu’en tire le comité tendent donc à être trop souvent centralisatrices
...
Nous sommes cependant d’avis que la solution n’est pas à Ottawa et que les provinces du Canada devront travailler d’arrache-pied afin que leurs communautés minoritaires se développent et s’épanouissent. Les communautés francophones sont dynamiques et en mutation, connectées aux nouvelles réalités du XXIe siècle et essentielles pour le Canada anglais et le Québec. Elles sont une voix unique que nous devons continuer à défendre et faire entendre partout.

Hmm. Que faut-il espérer de "la vitalité des communautés" venant d'un tel Comité dans les circonstances? Le Canard croit que plutôt que s'interroger sur la vitalité des communautés, nous devrions nous interroger sur la vitalité du Comité. Plutôt que d'avoir démantelé le programme d'assistance judiciaire, le gouvernement Harper, s'il désire vraiment "laisser la parole aux communautés" aurait dû plutôt démanteler le Comité bidon de dèdes doques pour produire à grand coût 201 pages essentiellement de grand floffe, cela après avoir voyagé à travers le Pays la première fois en 25 ans pour présumément "prendre le pouls" des francos! Là bien las, pis pagaille âlerête...

Rebonjour tout le monde, j'étais à Montréal pendant 2 semaines et j'ai pu constater que l'anglais était plus implantée que je le croyais dans certain secteurs.

Oui gaulois, c'est frustrant de voir que le comité aux langues officielles n'écoutent pas les ONG francophones. Il nous faut vraiment ce que Impératif français avait proposé, soit une politique de promotion linguistique et non pas une campagne de promotion. Une telle campagne si elle est mise en place risque d'avoir des résultats mitigés si elle n'est pas bien organisé. L'intérêt pour la langue française est très mince chez les jeunes anglophones en ce moment, même au Nouveau-Brunswick où près de 90% des anglophones ne poursuivent pas leur cour de français jusqu'à la 12ième année.

Au moins Yvon dénonce publiquement une pratique malhonnête des conservateurs mais il a surement un rôle à jouer dans certaines choses qui ont été écartés du processus comme tu le mentionne gaulois.

Pour ce qui est de la vitalité des communautés francophones, eh bien disons que ça va bien à certains endroits mais à d'autres, ce n'est pas rose du tout. Faudrait faire du travail du côté francophone premièrement, enlever cet attitude du "l'anglais est plus cool" .