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 En Nouvelle-Angleterre, la francophonie s'éteint...

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Québécois parmi d'autres
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Québécois parmi d'autres


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En Nouvelle-Angleterre, la francophonie s'éteint... Empty
MessageSujet: En Nouvelle-Angleterre, la francophonie s'éteint...   En Nouvelle-Angleterre, la francophonie s'éteint... EmptyMer 01 Fév 2012, 13:31

voir:

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/En-Nouvelle-Angleterre-un-bout-de-francophonie-s-eteint-_EG_-2012-02-01-764511



TITRE: En Nouvelle-Angleterre, un bout de francophonie s’éteint

le 1er février 2012, par Gilles Biassette, Manchester, New Hampshire


Grâce aux descendants des émigrés québécois du XIXe et du XXe siècle, une ville du New Hampshire a longtemps parlé français.

Les anciennes filatures de brique rouge de Manchester, le long du fleuve Merrimack, qui ont attiré les Québécois au XIXe et au XXe siècle. Mais beaucoup de «Francos» d’aujourd’hui ont oublié la langue de leurs ancêtres. Reportage.

Dans le centre de Manchester, la ville la plus importante du New Hampshire avec ses 100000 habitants, un panneau à un carrefour indique toujours – en français – la direction du «Centre franco-américain» .

Sur Concord Street, l’imposant bâtiment classique gris, avec ses six colonnes et son sceau dont la croix catholique est la figure centrale, est toujours là. Mais son âme a bien changé: les francophones et leurs archives ont plié bagage il y a un an, louant désormais les lieux à l’Institut des arts.

Le centre est maintenant en périphérie, au Saint Anselm College. L’université est prestigieuse, le cadre, agréable. Mais ce repli témoigne néanmoins d’un passé qui s’enfuit, d’une communauté de moins en moins visible.

Les métiers de filatures
Car Manchester, sur les bords du fleuve Merrimack, a longtemps été un bastion de la francophonie aux États-Unis, importée par le vent du Canada frontalier.

Les premières familles québécoises sont arrivées dès le XIXe siècle, alors que Derryfield se lançait dans le textile et avait pris pour nom Manchester, espérant suivre la voie tracée par la ville anglaise, pionnière de la révolution industrielle.

Si l’énergie du fleuve Merrimack alimentait les métiers des filatures aux briques rouges, c’est celle des Québécois, puis de leurs descendants – les « Franco-Américains », ou « Francos » – qui croisait les fils.

Des poutines et de la tarte à la viande
Au point que Manchester, comme d’autres villes industrielles de Nouvelle-Angleterre, s’est mise au français. À l’ouest, dans le quartier du Petit-Canada – où l’on habite toujours rue Cartier, rue Lafayette ou rue Alsace –, on mangeait des poutines et de la tarte à la viande, plats typiques de la cuisine québécoise, en lisant L’Avenir national.

Le dimanche, c’est à Sainte-Marie ou dans l’une des huit paroisses francophones que les Francos allaient à la messe. Jusqu’aux années d’après-guerre. «Quand j’étais jeune, dans les rues du centre, on parlait en français, se souvient Lea Berube, bientôt septuagénaire et toujours fringante. Ma grand-mère, venue du Québec, allait faire ses courses dans sa langue.»

Le français figé dans une version d’avant l’ordinateur
Chez Lea, pourtant, seul l’anglais avait sa place à la maison: il fallait le maîtriser, pour éviter de traîner l’accent venu du nord, qui traduisait les origines étrangères et l’appartenance au prolétariat. Et c’est l’amour qui a remis la langue de ses parents dans la vie de Lea.

«J’aidais mon cousin à ramasser des pommes, et moi, j’aimais aller sur les branches les plus hautes, les pommes étaient meilleures au soleil, se souvient-elle. Un jour, je suis tombée, et le responsable, que mon cousin était allé chercher au Québec, est venu m’aider. Je ne parlais pas français, il ne parlait pas anglais, c’est mon cousin qui nous aidait à communiquer. » Un an plus tard, Lea et son secouriste se mariaient.

Devenue veuve il y a longtemps déjà, elle n’a désormais plus l’occasion de pratiquer la langue de ses parents. Son français s’est figé dans une version d’avant l’ordinateur – mot qu’elle ignore, remplacé par «computer».

Un petit faible pour Mireille Mathieu
Désormais, son unique horizon francophone est hertzien et hebdomadaire. Tous les dimanches matin, elle est à l’écoute de WFEA, une radio locale, qui propose «Chez nous», émission consacrée, de 9 heures à midi, au patrimoine musical francophone. «Le dimanche, si je suis chez moi, je ne la manque jamais», assure-t-elle.

Ensuite, cette aide à domicile écoute ses propres disques – des chanteurs québécois d’avant-hier et Mireille Mathieu, pour laquelle elle a toujours eu un faible.

Tintin et toute l’œuvre de Kerouac
Le dimanche matin, à l’autre bout du micro, c’est Roger Lacerte qui passe les disques sur les ondes de WFEA. En semaine, il gère La Librairie Populaire, l’un des tout derniers vestiges francophones de Manchester.

On y trouve des Tintin, de veilles éditions de poche sous plastique, mais un peu jaunies quand même, et toute l’œuvre de l’écrivain Jack Kerouac.Roger Lacerte est incollable sur l’auteur de Sur la route, originaire, comme lui, d’une famille franco-américaine de Lowell, de l’autre côté de la limite de l’État, dans le Massachusetts.

Ce militant de la cause, qui aborde ses interlocuteurs en français, est incollable, plus largement, sur l’histoire des Francos. Et notamment sur le conflit avec les Irlandais, qui ont profité de leur position de force dans la hiérarchie catholique pour venir à bout, dans les années 1920, des écoles paroissiales francophones. «Qui perd sa langue perd sa foi», disaient alors les Francos, avant de s’avouer vaincus.

Dégrader la chaîne francophone
Près d’un siècle plus tard, la cause est entendue : la génération des Lea Berube et des Roger Lacerte est la dernière à parler français. Si les plus jeunes se disent fiers de leurs racines, si certains d’entre eux suivent des cours à l’Alliance française, ils n’ont hérité de leurs lointains parents que le patronyme et la religion catholique.

Mais le combat n’est pas fini. Les luttes d’aujourd’hui sont certes moins chevaleresques que celles d’antan, mais faut-il néanmoins tout accepter ? Comme, par exemple, la décision récente de l’entreprise locale du câble de dégrader la chaîne francophone, venant du Canada.

«Avant, elle était dans les premiers numéros et figurait donc dans l’abonnement de base, qui coûte une vingtaine de dollars par mois, explique Lea. Maintenant, elle est dans les numéros 90, comprises uniquement dans des formules plus complètes, à 60 dollars le mois » (46 €).

Défendre l’héritage des Francos
Les Francos de Manchester vont-ils se rebeller contre le câble pour ne pas perdre le fil avec leur langue ? Spontanément, les regards se tournent vers Réal Gilbert, l’actuel président du Centre franco-américain.

Des luttes, il en a mené plus d’une par le passé pour défendre l’héritage des Francos.

Avec ses allures de Jean Gabin, il reste un fonceur, malgré ses 70 ans passés. Le corps fatigue un peu, l’ardeur s’émousse, mais Réal Gilbert reconnaît qu’il étudie la question de la télévision.


GILLES BIASSETTE (à Manchester, New Hampshire)

FIN DU TEXTE..... ou fin de ces Francos ??

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Confused Question Shit

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