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 Les "hydrocarbures" du St-Laurent, vus de l'Acadie...

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Le Québécois tout court
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Le Québécois tout court


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Les "hydrocarbures" du St-Laurent, vus de l'Acadie... Empty
MessageSujet: Les "hydrocarbures" du St-Laurent, vus de l'Acadie...   Les "hydrocarbures" du St-Laurent, vus de l'Acadie... EmptyJeu 30 Sep 2010, 18:38

voir:


http://www.capacadie.com/actualites-regionales/2010/9/30/la-carotte-et-le-bidon

Jeudi, le 30 septembre 2010

TITRE: La carotte et le bidon

Par: le magazine LES ÎLES

magazine@ilesdelamadeleine.com

Encore au stade embryonnaire, l’exploitation des hydrocarbures dans le Saint-Laurent n’a toujours pas causé de déversement de pétrole, mais ça ne l’empêche pas de faire couler beaucoup d’encre. Démystification de ce dossier capital pour l’avenir des Îles.

Au printemps dernier, le Magazine Les Îles publiait un article résumant le dossier des hydrocarbures et identifiant le rôle des différents acteurs impliqués (en particulier celui du comité de travail sur les hydrocarbures).

En quelques mois, beaucoup de choses ont changé. Après mûre réflexion et moult consultations, le conseil d’agglomération des Îles-de-la-Madeleine appuie désormais la suspension provisoire de toute demande de permis et de tout projet d’exploration ou d’exploitation d’hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent. Mais pourquoi donc cette prise de position?

La force du nombre
L’organisme Attention FragÎles,
http://www.attentionfragiles.org/
dévoué aux causes environnementales, s’est beaucoup investi dans la création de la Coalition Saint-Laurent (CSL)
http://www.coalitionsaintlaurent.ca
qui veut rallier les gens et les regroupements inquiétés par l’avancement trop rapide de ce dossier.

Récemment, sa présidente, Danielle Giroux, et ses partenaires ont élaboré un dossier qui explique clairement les avantages d’un moratoire. Ici, il est bon de souligner que ce moratoire ne vise pas l’abolition systématique de ce genre d’exploitation, mais bien de prendre le temps de soupeser adéquatement les divers aspects de ce dossier complexe et fondamental pour les communautés du golfe et de l’estuaire du Saint-Laurent.

Dans une société démocratique, comme la balance du pouvoir penche généralement du côté du nombre, les membres de la CSL diffusent donc leur message avec beaucoup de motivation.

Pourquoi maintenant?
Dans les années 90, la compagnie néo-écossaise Corridor Resources explorait déjà le sous-sol madelinot, mais sans résultat concluant.

En 2004, des levés sismiques ayant pour objectif d’évaluer le potentiel en hydrocarbures des fonds marins entourant les Îles ont remis la puce à l’oreille de certains citoyens et organismes madelinots, mais le dossier n’évoluait qu’assez lentement. Quatre ans plus tard, à la suite de la confirmation de leur potentiel gazier, la compagnie montréalaise d’exploration Gastem reprenait les droits détenus par l’entreprise d’Halifax.

Mais si Corridor Resources a délaissé les Îles, la compagnie possède toujours des droits de forage à 80 km au nord-est de l’archipel, dans la zone Old Harry (du même nom que sa zone terrestre la plus proche, au nord-est des Îles), juste de l’autre côté de la frontière virtuelle séparant les eaux québécoises des eaux terre-neuviennes.

Ce genre de dossier peut prendre des années à analyser, mais une fois le processus enclenché, il s’accélère. Dès cet automne, de nouveaux levés sismiques préciseront l’emplacement exact du premier puits d’exploration. Cette étape franchie, la phase d’exploration suivra son cours. Si les résultats s’avèrent positifs, nous entrerons sans doute dans l’ère de l’exploitation des hydrocarbures du golfe du Saint-Laurent, car une fois que Terre-Neuve ouvrira le bal, il y a fort à parier que le gouvernement québécois voudra rapidement emboîter le pas.

Afin de ralentir la machine et de réfléchir ensemble calmement aux conséquences de ce genre d’exploitation, la Municipalité croit qu’un moratoire devrait être imposé dès maintenant.

Les avantages d’un moratoire
On a beau tirer des traits sur une carte géopolitique, la Nature n’a que faire des considérations géopolitiques et sans être alarmiste, les possibilités d’une catastrophe environnementale demeurent bien réelles. Une étude américaine de 2004 suggère même une probabilité de 19 % sur une période de 25 ans et le récent déversement majeur dans le golfe du Mexique nous rappelle trop bien les conséquences d’un tel événement sur l’écosystème.

À cause de la complexité des courants qui serpentent dans notre fragile mer intérieure, un déversement du côté terre-neuvien affecterait l’ensemble des communautés du Golfe. Pour leur part, les mollusques, poissons, crustacés et mammifères marins ne connaissent pas les frontières humaines.

À eux seuls, les deux principaux piliers économiques de nos régions, la pêche et le tourisme, nous imposent la plus grande prudence sur ce dossier. Il s’avère donc logique de s’unir, d’imposer un temps d’arrêt et d’exiger une gestion intégrée des ressources du Saint-Laurent.

L’évaluation des impacts environnementaux
Avant même le forage exploratoire, il faut effectuer des levés sismiques du terrain. Cette technique utilise des canons à air comprimé produisant de puissantes détonations qui rebondiront sur le fond marin avant de retourner vers les capteurs qui analyseront les données. Pratiquement aucune étude sérieuse ne s’est penchée sur l’impact réel de ces puissantes ondes sonores sur la vie marine.

Viennent ensuite les forages d’exploration et d’exploitation. On dénombre déjà plusieurs conséquences négatives à ces activités commerciales, tels la pollution de l’air et de l’eau environnants, les inévitables déversements opérationnels, la privation de zones de pêche, la destruction d’habitats, l’augmentation du transport aérien et maritime dans cette zone, etc. Et on ne parle ici que du meilleur des scénarios. En cas de déversement majeur, les impacts environnementaux, sociaux et économiques seraient littéralement incalculables.

Un moratoire permettrait d’examiner les conséquences de ces impacts ainsi que d’établir un portrait actuel de l’écosystème afin de mieux pouvoir suivre son évolution dans les années futures. Avec de telles données en main, la population pourra faire un choix éclairé et se positionner pour ou contre ces activités de forage et d’exploitation dans son voisinage.

Révision des normes légales et technologiques
De ce côté, beaucoup de remaniements devront être envisagés. Un récent article du Devoir met à jour le régime d’exception dont bénéficie l’industrie minière et gazière en regard de la Loi sur l’accès à l’information. Par aillleurs, le fédéral a assoupli le processus d’évaluation environnementale des projets et les populations ne sont consultées qu’une fois le projet sur les rails. De plus, le fédéral voudrait transférer la responsabilité des évaluations environnementales à l’Office national de l’énergie (lui-même responsable de l’octroi des permis). Autre terrain glissant, les rapports d’impacts et leur suivi sont réalisés par le promoteur lui-même plutôt que par une agence indépendante. Un tel fonctionnement laisse trop de place aux conflits d’intérêts pour s’avérer sécuritaire.


Prendre du recul concernant l’exploitation du Golfe permettrait de réviser ces lois et règlements. Des projets de cette envergure méritent des évaluations justes et équitables, une réglementation des plus sécuritaires, la meilleure technologie disponible, des plans d’urgence adéquats ainsi qu’une approche intégrée qui tiennent compte de l’ensemble des éléments en jeu.

Suivre la tendance
Partout ailleurs, le forage en eaux profondes soulève de grands questionnements. Au sud, à la suite de la catastrophe du golfe du Mexique, le président Obama a décrété un moratoire qui, évidemment, est contesté en cour par les compagnies pétrolières et même par une partie de la population ayant cette industrie comme gagne-pain principal.

Au pays, l’est et l’ouest profitent de moratoires semblables et les autochtones en demandent également un pour leur territoire nordique. Et actuellement, la population de la vallée du Saint-Laurent se mobilise également contre l’exploitation du gaz de schiste2. Le golfe du Saint-Laurent et son fragile habitat méritent-ils moins de considération? Bien sûr que non. C’est pourquoi il est impératif que chaque organisme et chaque individu se mobilisent et fassent pression sur les autorités afin que soit imposé un temps de réflexion sur ce projet qui affectera grandement l’avenir de nos communautés côtières.

Plusieurs organismes influents se sont joints à ce mouvement et il n’en tient qu’à vous de vous informer sur ce dossier, de partager vos renseignements avec votre entourage et de manifester votre appui à la Coalition Saint-Laurent.

Comme le disait un sage, le Golfe ne nous a pas été donné par nos ancêtres. Il nous a simplement été prêté par nos enfants. Et nous avons le devoir de le leur remettre en bon état.

Hydrocarquoi?
La population mondiale augmente de jour en jour et, avec elle, la demande en énergie.

Malgré l’instabilité et la pénurie probable de la matière première à moyen terme, plusieurs pays dans le monde misent encore sur l’énergie nucléaire pour subvenir à leur besoin. Bien qu’il s’agisse d’un choix discutable, plusieurs nations, pour des raisons économiques et géopolitiques, manquent parfois d’options.

Certains gouvernements, souvent parmi les mieux nantis, investissent dans l’énergie renouvelable qui inclut le solaire, l’éolien, la géothermie et autre hydroélectricité. Comme plusieurs contestent l’aspect écologique du « harnachement » des cours d’eau, au sens large du terme, renouvelable ne rime donc pas nécessairement avec responsable.

Les hydrocarbures font partie d’une troisième catégorie, celle des énergies fossiles beaucoup critiquées pour leur rôle dans les bouleversements climatiques que la planète (et surtout ses habitants) subit actuellement.

Pour simplifier à outrance, disons qu’en utilisant cette forme d’énergie, nous libérons en quelques siècles des composés chimiques (dont les fameux carbones) que la Terre a mis des millénaires à stocker. L’une des matières les plus dommageables reste le charbon, mais le pétrole suit de près comme polluant.

Toutefois, en demeurant réaliste, une société moderne exempte de plastique (l’un des nombreux dérivés du pétrole) n’est pas pour demain et le virage au vert s’annonce lent et chaotique. Les énergies fossiles sont donc devenues un mal nécessaire dont il faut impérativement apprendre à minimiser les impacts négatifs.

Au boulot
La Municipalité des Îles va embaucher prochainement une personne pouvant soutenir le comité de travail sur les hydrocarbures. Le candidat ou la candidate travaillera sous la supervision du directeur du développement du milieu et de l’aménagement du territoire.

Entre autres mandats, la personne devra prendre en charge l’organisation du forum interprovincial sur les hydrocarbures prévu pour décembre et assurer les relations entre les différents intervenants, organismes et individus impliqués dans le dossier.

Nettoyer, c’est trop dur… Polluer, c’est pas beau
Au cours de l’automne, le comité de travail sur les hydrocarbures proposera plusieurs activités reliées à ce dossier. Le coup d’envoi a été donné en compagnie du chanteur Zachary Richard qui s’est présenté au Centre récréatif de L’Étang-du-Nord le mardi 7 septembre dernier afin d’exposer devant nous les impacts de la marée noire du golfe du Mexique sur nos cousins cajuns de la Louisiane.


Les Américains nous ont habitués à leurs superproductions hollywoodiennes, mais pendant environ une heure, Monsieur Richard a plutôt fait défiler devant nos yeux des images dignes d’une superdestruction signée British Petroleum (BP).

Même s’il était visiblement touché par les événements, les commentaires de Monsieur Richard demeuraient tout en nuance : « Beaucoup de gens de la Louisiane, dont moi-même, ont travaillé dans l’industrie pétrolière. Ça m’a été d’un grand secours pour payer mes études. »

Le chanteur dit clairement qu’il n’est pas venu aux Îles pour dire quoi faire aux Madelinots. « Je vois bien qu’il existe aux Îles une effervescence, une inquiétude et beaucoup de questionnements par rapport à une éventuelle exploitation des hydrocarbures au large des Îles. Je suis simplement venu en ami pour partager l’expérience que nous vivons en Louisiane et j’espère que ça aidera les gens à se positionner. »

Dans un langage imagé et plein d’humour, il souligne tout de même que le pétrole est devenu une nécessité dans notre société moderne et que le dossier demeure complexe. « Même le micro dans lequel je vous parle contient du pétrole… Et puis, ce n’est pas parce qu’on porte un manteau de fourrure qu’on s’appelle King Kong. »

Lorsqu’on lui demande si, selon lui, le processus d’exploitation au large des Îles est rendu à un point de non-retour, il s’en remet à son expérience louisianaise : « Pendant la crise, nous avons bien constaté que même notre président ne pouvait rien dicter aux pétrolières. Si le président des États-Unis n’a pas de pouvoir sur eux… »

Monsieur Richard termine pourtant son exposé avec un message positif : « Dans une société démocratique comme la nôtre, l’union fait la force et les politiciens devront toujours plaire à la masse pour se faire élire. J’espère donc que vous allez vous unir, continuer de vous informer le mieux possible afin de prendre des décisions éclairées et obliger les différents acteurs à prendre leurs responsabilités dans ce dossier. Et j’espère surtout qu’une catastrophe comme celle du golfe du Mexique n’arrive jamais aux Îles-de-la-Madeleine. »

Zachary Richard nous invite à appuyer l’organisme Gulf Aid Acadiana
http://gulfaidacadiana.com/gulfspace
qui vise la restauration du golfe du Mexique et de ses berges.

La collecte, l’analyse et le partage d’information demeurent la seule façon de prendre une position éclairée sur ce dossier. Surveillez également les autres événements à venir cet automne (rencontres, échanges, visites d’experts, tournées d’information…).

Pour plus d’informations sur les Îles de la Madeleine, visitez
http://www.magazinelesiles.com
http://ilesdelamadeleine.com/magazine/

FIN DU TEXTE
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Commentaires: Merci à CapAcadie d'être le nouveau porte-parole du Magazine des îles-de-la-Madeleine, et BRAVO à tous ces gens qui se mobilisent afin de pouvoir prendre des décisions ÉCLAIRÉES pour mieux conserver l'environnement et la nature de ce BEAU COIN DE PAYS!!
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