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 Un télé-roman en Nouvelle-Orléans

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Le Québécois tout court
Baron
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Le Québécois tout court


Nombre de messages : 134
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Un télé-roman en Nouvelle-Orléans Empty
MessageSujet: Un télé-roman en Nouvelle-Orléans   Un télé-roman en Nouvelle-Orléans EmptySam 25 Sep 2010, 13:52

http://television.telerama.fr/television/le-roman-de-la-nouvelle-orleans,60422.php

COPIE:

Le 25 septembre 2010 à 15h00, par Pierre Langlais

LE FIL TÉLÉVISION - Après le brûlot "The Wire", David Simon récidive avec une série hyperréaliste sur des rescapés de Katrina. Caractères forts, discours décapant, musique tonique : bravo !

Au coeur de Treme, le plus vieux quartier noir de La Nouvelle-Orléans, s'élèvent les notes d'une fanfare, premiers souffles de jazz depuis le passage de l'ouragan Katrina, trois mois plus tôt. Surgissant de maisons délabrées, une foule d'inconnus se rassemblent au son des cuivres d'un brass band improvisé et traverse la ville. Parmi eux, les héros de la série Treme, nouveau chef-d'œuvre de David Simon, le génial auteur de The Wire (1) et de Generation Kill. Il y a là Antoine Batiste (Wendell Pierce, le débonnaire inspecteur Bunk de The Wire), tromboniste sans le sou ; Ladonna, son ex-épouse, propriétaire d'un bar ; Davis, le disc-jockey fantasque de la radio locale, et une demi-douzaine de visages qui deviendront vite familiers.

C'est le quotidien de ces personnages, leurs efforts pour retrouver une vie normale après la catastrophe que met en scène Simon, observateur méticuleux de la société américaine. Après avoir décrypté les dysfonctionnements de la justice, de l'éducation et de la politique locale dans le Baltimore de The Wire, le voici penché au chevet de La Nouvelle-Orléans et de ses habitants, pour la plupart ruinés et désespérés, mais fiers de leur culture : le jazz, la cuisine cajun, le carnaval, tout ce qui fait de la « Big Easy » un lieu unique au monde. Un projet pour lequel Simon s'est entouré de son compère scé­nariste Eric Overmyer, et de journalistes et romanciers locaux.

Chacun à sa manière, les héros ordinaires de Treme, dont les chemins vont se croiser au cours des dix épisodes de cette première saison (une seconde est en préparation), oeuvrent à la renaissance de leur ville. Janette, la chef cajun, tente de relancer son restaurant ; Creighton, le prof de littérature militant (l'exubérant John Goodman), se démène dans les médias pour dénoncer les manquements du gouvernement Bush ; Albert, le chef indien, pilier du carnaval, tente de rénover le QG de sa tribu avant la parade de mardi gras...

Comme à son habitude, David Simon prend son temps, privilégie des scènes anodines, des conversations de bar, laisse la caméra errer dans les rues, s'arrêter de longues minutes dans les clubs de jazz bondés du quartier français. Le drame naît de chaque instant, du combat d'une avocate pour retrouver un disparu, de celui d'une violoniste pour vivre de son art, des galères, petites et grandes, de la faune disparate de Treme. Dialoguistes surdoués, Simon et Overmyer nous régalent d'accents et de dialectes, mêlent des séquences poétiques - l'émouvante sortie nocturne du chef indien en costume d'apparat - à l'hyperréalisme de scènes filmées caméra à l'épaule.

Sombres, désenchantées, les histoires qu'ils nous racontent sont paradoxalement pleines de vie et d'espoir, tout comme les musiques d'Allen Toussaint, d'Elvis Costello, de Donald Harrison Jr et d'une pléiade de grands noms du jazz louisianais, invités dans cette première saison. S'ils semblent souffler et chanter plus fort que jamais - et les acteurs de Treme avec eux -, c'est, nous dit David Simon, parce qu'ils sentent encore toute proche l'odeur de la catastrophe et de la mort, dans une ville qui camoufle ses blessures plutôt qu'elle ne les soigne.

Treme n'est certes pas un brûlot aussi radical que The Wire, dénonciation frontale des failles du système américain de la base au sommet. Elle n'en demeure pas moins une fiction engagée, qui laisse le soin à ses personnages de pointer du doigt les erreurs des dirigeants, les compagnies d'assurances malhonnêtes, la collusion des élus et des promoteurs immobiliers pour « nettoyer » les quartiers pauvres... Avec cette série sur la douloureuse renaissance d'une ville, de ses habitants et de leur culture, David Simon signe une ode rageuse, une déclaration d'amour bouleversante à La Nouvelle-Orléans.

(1) Sur écoute, en version française, actuellement diffusé sur France Ô, le samedi à 22h30.

FIN DU TEXTE

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