Charlebois inquiet de l'avenir de la langue française

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http://www.canoe.com/divertissement/celebrites/nouvelles/2010/03/30/13403941-jdm.html

NOTE: Robert Charlebois s'est vu attribuer un prix au "Panthéon canadien de la musique", de la NATION anglophone du Canada, à Toronto (aussi bien dire, comme il le dit lui-même: "d'un autre pays!!")

VOICI LE TEXTE:

Charlebois inquiet de l’état et de l’avenir du français

Michelle Coudé-Lord, "Journal de Montréal", le 30-03-2010 | 04h00


Tout comme Ferland, Félix et Dubois, Robert Charlebois est entré au Panthéon canadien de la musique dimanche soir. Hier, en entrevue, il a révélé s’inquiéter sur l’état du français et a invité les jeunes artistes à bien l’écrire et le parler pour assurer sa survie. Quant aux deux solitudes, l’artiste les constate, mais laisse le débat aux politiciens.

«Quand j’entends des jeunes artistes en France chanter en anglais alors qu’ils ne seraient même pas capables de se débrouiller dans le métro de New York, j’ai le goût de pleurer», confiait hier au Journal de Montréal, l’auteur-compositeur vedette Robert Charlebois.

«Si ça continue, le français va complètement disparaître, comme le latin. Heureusement, je ne verrai pas cela de mon vivant. Quand tu parles mal, tu écris mal. Mais je dis à tous ces jeunes : faut toujours être fier d’où on vient. L’américanisation que vit la France me choque. C’est désolant», ajoute le gars «ben ordinaire».


Même pays, mais...
Oui, il fut très ému par cet hommage du Panthéon canadien, même s’il espère qu’il lui reste encore plusieurs bonnes années.

«J’espère que certains Ontariens cultivés ont pu saisir mon message lorsque j’ai dit qu’en France, quand tu rentres au Panthéon, t’es mort. J’ai reçu cet honneur plutôt comme un bel encouragement de continuer», souligne Robert Charlebois.

Même s’il dit laisser «la politique aux politiciens», Robert Charlebois avoue se sentir «sur une autre planète» à Toronto.

«Qu’on le veuille ou non, c’est le même pays, mais c’est une autre planète. Ils n’ont pas l’appétit ni la curiosité pour la musique francophone. Faudrait que les radios aient des quotas pour en jouer. Mais je crois qu’ici, ils tentent juste de se protéger contre l’invasion américaine. C’est simple, si tu es un chanteur canadien-anglais et tu ne traverses pas aux États- Unis, c’est juste parce que tu n’es pas bon à mon avis.»


Aussi vite arrivé, aussi vite oublié
Oui, il a senti du respect à son égard durant cet hommage, mais dès le lendemain de l’intronisation, dit Charlebois, c’est chose du passé pour le Canada anglais.

«J’étais intronisé en même temps que le groupe vedette Rush : bien sûr qu’ils ont eu toute l’attention, avec 30 millions d’albums vendus. Or, oui, pendant la soirée, ils ont démontré une ouverture vers la musique québécoise, surtout, il y a eu de belles performances avec Dumas, Mara Tremblay, Gregory Charles. Ils l’apprécient quand on la fait, mais après, c’est fini. Ce matin, Charlebois pour les Ontariens, ça n’existe pas», affirme le chanteur vedette.

C'est pourquoi il invite les artistes à être fiers de leur langue, le français.

«Comme le dit Sarkozy, la francophonie, quand on la défend, on défend toutes les cultures menacées de disparition. L’invasion américaine que vit la France par exemple en ce moment me fait pleurer», souligne l’éloquent Robert Charlebois.


Un artiste, pas un politicien
Souverainiste ou fédéraliste, Charlebois?

«C’est difficile, parce que premièrement, la plupart des artistes que je connais ne comprennent pas grand-chose, et si tu es meilleur politicien qu’artiste, fais de la politique. La chanson est là pour émouvoir, pas pour être élu aux élections», conclut l’artiste sur un ton convaincu.

FIN DU TEXTE
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Commentaires: MERCI à Robert Charlebois de s'être ouvert sur ce sujet, et je souhaite que tous les artistes francophones, du Québec ou d'ailleurs, se retrouvent autant "interpelés" à ce sujet....
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«Quand j’entends des jeunes artistes en France chanter en anglais alors qu’ils ne seraient même pas capables de se débrouiller dans le métro de New York, j’ai le goût de pleurer», confiait hier au Journal de Montréal, l’auteur-compositeur vedette Robert Charlebois.

«Si ça continue, le français va complètement disparaître, comme le latin. Heureusement, je ne verrai pas cela de mon vivant. Quand tu parles mal, tu écris mal. Mais je dis à tous ces jeunes : faut toujours être fier d’où on vient. L’américanisation que vit la France me choque. C’est désolant», ajoute le gars «ben ordinaire».

J'aimerais, en tant que Français rectifier l'impression que cela donne. Je ne pense pas que les Français s'américanisent, ils ne savent même pas de quoi il s'agit en fait... Il faut y voir ce que c'est, du snobisme, du "pour faire style". Si c'est triste, ce n'est pas tant que les Français deviennent des éponges culturelles ( de l'anglophonie, de l'hispanophonie, de l'orient...) qui absorbent tout ce qui leur passe sous la dent, c'est plutôt qu'ils n'ont aucune créativité et que même les influences extérieures ne les enrichissent pas. Franchement qui se soucie aujourd'hui vraiment de la production culturelle française? Pas grand monde en fait...et ce depuis une trentaine d'années. Qu'on s'abreuve d'expériences étrangères, c'est légitime et vraiment positif mais si l'on est incapable d'en tirer quoi que ce soit de valeur, où est l'intérêt?

La question du pourquoi est complexe mais elle est certainement en partie liée au centralisme français. Quand l'élite centralisée est éclairée, c'est efficace, quand elle a des obscurités, tout le monde est dans le noir.

Autre chose aussi lié à ce centralisme. Le succès du français en métropole est dû à la soumission à un modèle linguistique basé sur la langue du roy, la langue du centre, de la République. Si l'on ne la parle pas, on n'est qu'un provincial arriéré. Cette mentalité a profondément imprégéneé la France et il ne faut pas s'étonner d'entendre certains se faire les promotteurs de l'anglais. Le nouveau roy, n'est-ce pas l'Amérique? Tant qu'à ceux qui en veulent rester qu'au Français, ne sont-ce pas là des arriérés, des provinciaux, dans un monde ouvert?

C'est vraiment très français, vraiment non, il ne faut pas croire que les Français s'américanisent, ils sont bien les mêmes. L'erreur de la France a toujours été son centralisme mal guidé.

Le manque de succès des cultures francophones auprès du public français est lié à ce fait. Il y a un flagrant désintérêt pour l'incroyable développement de la culture africaine, créole ou franco-américaine, comme si l'on toisait un peu ces francophones si loin du centre. Pourtant, les plus grands écrivains francophones ne me semblent plus désormais être Français...et ce n'est peut-être pas si mal. Tant qu'à la culture française elle-même, pour certains Français, ils l'assimilent désormais à la culture de terroir sans grand intérêt... (Ah, snobisme quand tu nous tiens...c'est tellement plus fashion et in d'avoir lu le dernier best-seller d'un auteur américain ou de feindre la passion pour la Chine qui se développe...)

Le Français malgré tout va continuer son chemin. Mais je pense que cela sera de plus en plus en voies parallèles et indépendantes avec quatre pôles (nord-américain, créole, africain et européen). C'est peut-être vrai que le français (celui imposé dans le modèle français) n'a pas d'avenir mais les français en ont sûrement.

Belle réflexions sur le français! Et bienvenue au FAF illuan en Chine.