Partir sur la route des francophones...

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TITRE: Partir sur la route des francophones: histoire d'une double conquête

Journal "Le Soleil", par Régis Tremblay, le 10 mars 2010

(Québec) Combien se souviennent qu'à la fin du XIXe siècle - c'était hier -, Los Angeles comptait 20 % de francophones et avait un maire français né au Québec ? Que les villes de Saint-Louis, de Détroit, de Milwaukee et de Chicago ont été fondées par des intérêts francophones ? Que le français était la langue dominante à Saint-Louis, jusqu'en 1850 ? Et que sont devenus les 900 000 Québécois francopho­nes engagés dans les usines de la Nouvelle-Angleterre, au début du XXe siècle?

Les Français, puis les «Canadiens français» ont exploré et occupé le territoire américain, tant et si bien que les deux tiers du continent leur appartenaient au moment de la Conquête, en 1760. Depuis, ils ont continué à s'implanter et à faire fortune partout en Amérique, à vivre le rêve américain.

Et après avoir conquis le continent, c'est le continent qui a conquis les francophones : inexorablement, l'Amérique deviendra anglophone. C'est donc l'histoire d'une double con­quête, une histoire doublement pas­sionnante que raconte l'exposition permanente Partir sur la route des francophones, conçue par Béatrice Verge et mise en scène par Olivier Dufour.

Pour faire place à cette imposante exposition, les salles et même les corridors du Musée de l'Amérique française ont été transformés en une piste d'exploration où un fil conducteur rouge nous guide sur les sentiers de la mémoire et nous ramène aux réalités d'aujourd'hui. Résolument contemporaine, la mise en scène en cinq tableaux nous rappelle que l'attrait de la partance, le goût du voyagement et la tentation de l'ailleurs font toujours partie de notre histoire.

À travers 120 objets venus de partout sur le continent, mais surtout à travers les destins de nombreux explorateurs, pionniers et aventuriers, Partir sur la route des francophones redonne sa vraie dimension à la construction de l'Amérique, qui fut d'abord l'affaire des Français.

Grâce à leur alliance avec les Amérindiens, qui devinrent leurs guides, ils purent pénétrer tout le continent par ses voies d'eau: le Saint-Laurent, les Grands Lacs, le Missouri, le Mississippi, rappelle l'anthropologue Serge Bouchard, qui signe les textes de l'exposition et en fait la présentation dans un court film. «Ces Français qui vont tenter l'aventure américaine... vont s'amérindianiser et imprégner toute l'Amérique de leur présence.»

Une entreprise de «surhommes», s'exclame Bouchard. Il n'est que de voir se dessiner sur un écran les parcours fabuleux des Champlain, Radisson et Jolliet pour saisir le gigantisme de l'aventure, l'une des plus audacieuses de l'Histoire. Et que dire des voyageries de Jean-Jacques Audubon, célèbre auteur des Oiseaux d'Amérique, qui a parcouru le continent en tous sens pendant 30 ans, le plus souvent à pied ou en canot...

Partir fait aussi place à des géants méconnus, à des héros oubliés. Évoquons seulement ce père Pandosy, qui est allé planter les premiers arbres fruitiers en Colombie-Britannique... Ce Prudent Beau­dry, qui fit fortune en Californie et devint maire de Los Angeles, en 1875... Cet Étienne Prévost, qui ouvrit la piste de Santa Fe... Ce Jean-Isidore Gaire, missionnaire qui a fondé en Saskatchewan une douzaine de villages...

Comment ne pas ressentir un élan de fraternité, mais aussi un pincement au coeur en voyant la canne de l'Acadien Joseph Poirier, sur laquelle il s'appuyait lors du Grand Dérangement... La malle en osier de la famille Boutal, en route vers le Manitoba... La théière des Chouteau, une famille de l'élite francophone qui a fondé Saint-Louis...

L'enseigne en bois Le Messager ? French Newspaper, dont le bilinguisme en dit long sur l'assimilation des Franco-Américains et de tous les Francos du continent, du Nouveau-Mexique jus­qu'au Nouveau-Québec.

FIN DU TEXTE

toutes les informations sur l'expositìon, à la ville de Québec:
http://www.mcq.org/fr/maf/expositions.php?idEx=w2530

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Saviez-vous par exemple que la ***grande majorité*** des "Canadiens Français" qui sont allés dans "l'Ouest" durant le 19ième siècle se sont ramassés au sud du 49ième??? Ils étaient apparemment mieux traités aux Zétats... La descendance de ces "Canadiens Français" étaient Métis et s'est ramassée dans le "US reservation system".