Non il ne s’agit pas d’une vieille passe de l’ancien mafioso
montréalais Frank Cotroni mais d’une pathologie de désincarnation
sévissant en terres lointaines, bien sûr.
Imaginez des écoles dans lesquelles il n’y a plus d’étudiant, plus de
professeur et plus de graduation. Des systèmes de santé sans patient ou
intervenant. Une économie sans entrepreneur, jeunesse, homme de métier
et professionnels. Des journaux sans préoccupations communautaires qui
n’ont plus de lecteur, journaliste ou rédacteur. Des stations radio ou
télévision qui n’ont plus d’auditoire, d’animateur ou de contenus. Une
langue qui n’a plus ses propres locuteurs, de gens qui l’écrivent, la
lisent ou encore se rencontrent sous son cadre. Une culture qui ne
vibre plus. Une scène artistique sans artiste, spectateur ou diffuseur.
Une scène littéraire sans livre, sans écrivain et sans lecteur. Une
Église sans croyant ou prélat. Un système judiciaire sans recours et
sans avocat. Des gens sans Histoire, sans héro, sans historien et sans
personne ou média pour s’y intéresser. Des gens sans Avenir, aspirant
et devin. Des sociétés sans communauté.
Des hommes d’État sans conscience. Un État sans citoyen. Des gens sans
représentation, poids démographique, économique, culturel, et sans
droit. Au bout du Mur, jusqu’à ce que les prochains colons arrivent et
reprennent le bâton.
Mais un paradis pour les administrateurs, bureaucrates et agents de
relations publiques : il n’y a plus aucune plainte - tous les besoins
sont comblés! Tous les budgets et horaires sont suivis à la lettre. Les
plans d’actions passent comme dans du beurre. Les “francotrones”
applaudissent tous en unisson lorsque leurs médias portent attention.
De nouveaux “francotrones” en devenir s’ajoutent constamment.
Ouellecome tou la “Francotronie”!