Quelques extraits d'un texte qui sera déverrouillé demain matin seulement, pour ceux qui ne sont pas abonnés à ce quotidien. [Je ne suis pas encore remonté à la source...]
*****Manipulation médiatique à WashingtonAlexandre Shields
Édition du lundi 21 avril 2008
L'administration Bush manoeuvre des analystes militaires, révèle le New York Times
L'administration du président américain George W. Bush s'est lancée dans une tentative de manipulation de l'opinion publique à grande échelle par l'entremise des experts militaires qui interviennent quotidiennement sur les ondes des grands réseaux de télévision du pays afin de faire passer un message favorable à sa guerre contre le terrorisme. C'est ce qu'a révélé hier le New York Times, au terme d'une vaste enquête.
(...)Ces intervenants, qui interviennent régulièrement sur de grandes chaînes, comme Fox News, CNN, NBC, CBS et ABC, pour analyser les guerre d'Irak et d'Afghanistan, représentent en effet quelque 150 entreprises militaires. Ils y travaillent comme lobbyistes, consultants ou membres du conseil d'administration, ce que les téléspectateurs ignorent totalement. Ces sociétés comprennent des poids lourds du secteur, mais aussi une multitude de sous-traitants, qui cherchent tous à obtenir une part des centaines de milliards de dollars de contrats générés par la guerre contre le terrorisme, a précisé le quotidien new-yorkais.
(...)D'autant plus, estime-t-on dans le texte, que ces militaires à la retraite, souvent des héros de guerre couverts de médailles, jouissent d'une grande crédibilité et d'une aura d'objectivité auprès de l'opinion publique. En fait, dans les mois suivant les attentats du 11-Septembre, le secrétariat de la Défense soulignait déjà la grande influence qu'ils pouvaient avoir dans les foyers américains. Dans son article, intitulé «Derrière les analystes télé, la main cachée du Pentagone», le New York Times a en outre expliqué que le système s'est mis en place tandis que se préparait la guerre en Irak et n'a pas cessé de fonctionner depuis.
(...)La publication de cet article très fouillé n'avait pas encore suscité de réactions de la part des candidats aux investitures républicaine et démocrate, au moment de mettre sous presse. Le Devoir n'a également pas constaté de réactions sur les sites des grands réseaux américains sur les ondes desquels les experts militaires visés par le texte interviennent régulièrement. La plupart avaient déjà refusé de commenter les informations obtenues par le New York Times avant la publication de l'article.
Ce n'est pas la première fois que l'administration Bush se retrouve sur la sellette en raison des méthodes utilisées pour justifier sa guerre contre le terrorisme. En janvier dernier, par exemple, une étude publiée par le Center for Public Integrity et intitulée Faux prétextes recensait «au moins 935 fausses déclarations de hauts responsables de l'administration sur la menace que présentait l'Irak de Saddam Hussein pour la sécurité nationale».
http://www.ledevoir.com/2008/04/21/186144.html
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AF