Zachary en mots troubles

Une multitude de Louisianais ont repris intérêt à leurs origines Cadiennes suite à de multiples faillites de l'Etat à appuyer adéquatement sa population. Cela malgré qu'ils ne parlent qu'anglais maintenant. Le magazine Actualité en dresse le portrait ce mois-ci dans l'article Zachary en mots troubles. Le constat de déchirement de l'illustre Cadien Zachary Richard devant la cage de la « cajunitude » laisse songeur. Quelques extraits:

Citation :

"La Louisiane est pognée dans une mythologie. Pour les touristes, on fait les Cajuns, animés, joyeux, farceux. Tout ça est fort fantastique, mais à un moment donné, c’est limité. On devient victime de notre cajunitude." (Zachary Richard)
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Cette année, le Festival international de Louisiane a remporté un succès inégalé. La manifestation, qui accueille des artistes de toute la francophonie, a attiré 350 000 spectateurs au centre-ville de Lafayette.
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Et les Cajuns sont d’une race coriace. « Chaque fois qu’on essaie de fermer le cercueil de notre culture, le cadavre se lève et demande une autre bière ! » badine le conteur Barry Ancelet, folkloriste réputé qui enseigne à l’Université de la Louisiane à Lafayette.
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C’est devenu cool de parler le français », lance David Cheramie, le solide poète au regard bleu qui dirige le CODOFIL (Conseil pour le développement du français en Louisiane).
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« Je trouve qu’il y a une “ dévolution ” artistique, musicale et culturelle, tranche-t-il. La mode de la musique cajun nous a servis et desservis en même temps. Ici, tous les artistes font la même chose. À un moment donné, tout ce qui nous reste, c’est une caricature de nous-mêmes. » (Zachary Richard)
[...]
« Ici, je suis toujours victime de cette caricature de l’accordéoniste cajun qui sait faire danser les gens, constate-t-il avec stoïcisme. Si je fais des choses folkloriques, tout va bien. Mais les gens ne sont pas prêts à me suivre dans ma démarche. Il existe une fosse entre moi et ma propre culture. » (Zachary Richard)

Le Canard ne peut s'empêcher de noter le poids que le cousin québécois Maurice portait similairement plus tard en carrière. The "Rocket" ne maniait pourtant pas l'archet et une si belle plume. Et il n'était pas non plus tellement en avance sur son temps, avec toute la perspective qu'offre la connaissance de son Histoire. Sur ce, le dernier "rapport mensuel" de Zachary est maintenant disponible en ligne. A vous donc de le découvrir...

Citation :

"La Louisiane est pognée dans une mythologie. Pour les touristes, on fait les Cajuns, animés, joyeux, farceux. Tout ça est fort fantastique, mais à un moment donné, c’est limité. On devient victime de notre cajunitude." (Zachary Richard)

C'est zirable comment il use le mot "Cajun" en français. Il connaît bien que c'est "Cadien" et il devrait être après assayer de changer la manière que les français use le français.

Citation :

Et les Cajuns sont d’une race coriace. « Chaque fois qu’on essaie de fermer le cercueil de notre culture, le cadavre se lève et demande une autre bière ! » badine le conteur Barry Ancelet, folkloriste réputé qui enseigne à l’Université de la Louisiane à Lafayette.

Tu vois? Si Zach aurait dit "Cadien" plus tôt et s'il aurait montré aux réporteurs que c'est "Cadien" les réporteurs aurait écrit "Et les Cadiens sont d'une race coriace..." Mais, il l'a pas fait. C'est dommage.

Citation :

C’est devenu cool de parler le français », lance David Cheramie, le solide poète au regard bleu qui dirige le CODOFIL (Conseil pour le développement du français en Louisiane).

Si c'est si "cool" quo' faire c'est pas populaire? Explique-toi, David!

Citation :

« Je trouve qu’il y a une “ dévolution ” artistique, musicale et culturelle, tranche-t-il. La mode de la musique cajun nous a servis et desservis en même temps. Ici, tous les artistes font la même chose. À un moment donné, tout ce qui nous reste, c’est une caricature de nous-mêmes. » (Zachary Richard)

C'est clair qu'il a pas attendu de La Brise du Bayou!. Il devrait sortir du Canada des fois et s'en venir nous visiter ici en Louisiane.

Citation :

« Ici, je suis toujours victime de cette caricature de l’accordéoniste cajun qui sait faire danser les gens, constate-t-il avec stoïcisme. Si je fais des choses folkloriques, tout va bien. Mais les gens ne sont pas prêts à me suivre dans ma démarche. Il existe une fosse entre moi et ma propre culture. » (Zachary Richard)

Il est "toujours victime"?? C'est lui qu'a commencé sa carrière avec des chansons traditionnelles sus l'accordéon! Il est faïssa! "Mais les gens ne sont pas prêts à me suivre dans ma démarche"?? Hellooo... t'as attendu de La Brise du Bayou!? "Il existe une fosse entre moi et ma propre culture." Ouais, ça s'appelle les états au nord de la Louisiane. Il devrait s'en venir en Louisiane plus souvent. Il a une maison à Scott en Louisiane et il est jamais là. Il reste au Canada.

---Roy---

Roy: je crois sincèrement que Zach, Cheramie et Ancelet sont déchirés par le peu de progrès chez la prochaine génération en dépit de la parure qu'ils projettent bien souvent. Et le "denial". Ils sont devenus prisonniers de la machine qu'ils ont crée. Une machine qui les dévore... Chacun s'est réfugié d'une certaine façon dans leur bulle.

Beaucoup d'artistes comme Zach ont quitté leur milieu minoritaire pour aller vivre là ou le marché payait les factures. Le retour n'est pas facile pour la plupart d'entre eux. Il me semble cependant que Zach est celui qui a montré le meilleur exemple à la suite de Katrina.

Le "generation gap" entre toi et eux est immense. Les jeunes *doivent* brasser la cage mais doivent aussi apprendre à respecter leurs ainés. Leur rappeler leur "denial" constamment risque de les aliéner. Cette génération ne comprend pas le nouvel environnement médiatique et y participe donc peu. Ce territoire vierge appartient à la prochaine génération que tu mènes présentement. La patience te sera importante si tu ne veux pas virer fou. Been there, done that and gotten the T-shirt...

C'est vrai, des "Zachary Richard", cela en prendrait partout: en Louisiane, en Acadie, au Québec....

Des "Roy" aussi: encore plus en Louisiane, mais aussi au Québec et en Acadie.

Imaginez des centaines comme eux, qui "brassent la cage", MAIS QUI FONT DES CHOSES AUSSI, QUI POSENT DES GESTES AUSSI....

Chacun à sa façon, chacun selon sa réalité, fait des choses qui lui semblent les plus évidentes, les plus faciles aussi au départ, mais quand même, ils font des choses qui marquent le milieu francophone.

BRAVO À TOUS CES GENS, ET BRAVO --AUSSI-- AUX AUTRES PERSONNES QU'ON N'ENTEND PAS PARLER, ET QUI ESSAIENT D'AIDER À PROTÉGER ET MÊME À FAIRE FAIRE LA PROMOTION DE LA LANGUE FRANÇAISE DANS LEUR MILIEU.

Un élan poétique nouveau média


La blogosphère franco représente un territoire essentiellement vierge partout en milieu minoritaire. La tâche de défrichage est donc considérable avant de semer des graines. Même si l’espace est virtuel, c'est du travail de bras pour des pionniers. Il n'est pas gratifiant si on regarde à court terme. Très facile de se décourager et de repartir ailleurs pensant que ça sera différent. La plupart s'en retourneront à leurs sources ou leur diront bye-bye. Never mind la blogosphère.

Une fois la première passe de défrichage complétée, il ne faut pas s'attendre à ce que les premières graines poussent. Ou encore qu'elles ne soient pas piétinées par les gens de passage qui ne comprendront pas ce qu'on essaie de pousser et qui ne prévoient donc pas dépendre de ces récoltes, eux-même ou encore leur progéniture.

Les anciennes graines risquent de ne pas pousser dans le nouvel environnement et il faudra se procurer de nouvelles graines et expérimenter. Il y aura le même besoin de soleil pour illuminer, de pluie pour abreuver, de terreau pour puiser sans oublier l'expérience de ceux qui nous ont précédés.

Il y aura des sources d'ombrage impossibles à bouger et il faudra alors parfois déplacer les endroits d'ensemencement. A moins que l'ombrage puisse protéger des intempéries et peut-être fournir des repères de référence pour les nouveaux ensemencements. Les sources d'ombrage peuvent disparaître aussi quand l'environnement ambiant qui change leur devient hostile. Un peu comme l'histoire du chêne et du roseau...

Ca va prendre des gens prêts à enlever les mauvaises herbes et venir arroser quand il ne pleut pas, par exemple. Si on n'arrose pas, ça va se ratatiner. Ca ne sera pas nécessairement gratifiant non plus comme travail mais les corvées communautaires permettent aux gens de s'aider dans le besoin. C'est vital de trouver de tels gens. Il ne faut pas s'attendre à ce que les masses participent si c'est du travail de pionnier. Les masses ont toujours préféré le confort du connu.

Les anciennes corvées pour le petit groupe ne sont plus nécessairement viables dans le nouvel environnement et il faudra que les gens comprennent que les corvées vont changer. La chicane va poigner à l'occasion et il faudra se rappeler des objectifs. Il y aura aussi d'autres pionniers ailleurs avec qui vous devrez composer.

Dans les moments de difficulté, il faut penser à celles de ceux qui nous ont précédé et comment ils s'en sont sortis. On peut aussi penser à la récolte pour lequel on travaille. Elle viendra tôt ou tard. Une fois qu'elle viendra, faudra penser à la prochaine et comment l'améliorer.

Il faut s'assurer aussi qu'on est capable de veiller à soi avant le temps de la récolte. Ce n'est pas nécessairement évident non plus. Et il faut se métisser, tout comme ceux qui nous ont précédé. La récolte viendra qu'il faut se dire. Si ce n’est pas pour soi, ça sera pour les prochains…

Le Canard Artiste