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 Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad

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MessageSujet: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyMer 25 Juil 2007, 05:59

Texte de Albert Dugas tiré du site http://www.acadie.net/
Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acadiennes

Une délégation d'environ cent représentants des régions d'Annapolis, des Mines et de Pisiguid s'était rendue aux nouvelles à Halifax. Lawrence y tenait un grand rassemblement le 25 juillet 1755. Il reçut la délégation et leur proposa son nouveau serment d'allégeance sans condition qui les obligeait à prendre les armes contre les leurs. Ils refusèrent en tenant compte du désir de la population et du fait qu'ils avaient déjà prêté un premier serment d'allégeance. Lawrence fit confisquer tous leurs biens et ils furent emprisonnés jusqu'à la déportation sur l'île George, près de Halifax. C'est ce jour-là que fut signé le document ordonnant la déportation. Il ne restait qu'à donner un semblant de caractère juridique à la décision. Ce sera le juge Belcher qui s'en chargera.

Le juge Belcher rédigea un long rapport en mentionnant que les Acadiens n'avaient légalement plus le droit de vivre au pays, qu'ils devaient quitter le pays et que leurs biens devaient être confisqués. À partir de ce moment, le tragique et cruel destin devait s'abattre sur le peuple acadien et nos ancêtres.

L'étape suivante fut de faire prisonniers les prêtres des paroisses pour priver la population de leurs leaders. Le curé de la paroisse Saint-Charles de Grand-Pré fit recouvrir l'autel du drap mortuaire. Rien n'était plus significatif que ce geste, car la mort était présente dans ce qui allait se dérouler. Lawrence transforma l'église en caserne pour les militaires et occupa le presbytère comme chef-lieu. Il fit entourer le presbytère de barricades, ce qui eut pour effet de calmer un peu la peur des gens du village, car l'hiver approchait et les Acadiens craignaient le pire. Ils crurent un moment que Lawrence se préparait pour passer l'hiver sur les lieux et qu'ils ne seraient embarqués qu'au printemps. Tel ne fut pas le cas.

Dans le journal de Winslow, conservé aux archives de la Massachusetts Historical Society, on peut lire que Lawrence disait à Winslow et à Murray : « Vous aurez recours aux plus énergiques mesures, non seulement pour embarquer de force les habitants, mais encore, pour priver ceux et celles qui s'échapperaient de tout abri et de tout moyen de subsistance en brûlant les maisons et en détruisant dans le pays tout ce qui peut leur permettre d'y vivre... » À partir de ce moment, une chasse sans merci allait se faire pour s'assurer qu'aucun Acadien ne demeure dans le pays. Cette chasse se poursuivra pendant plusieurs années et nos ancêtres de Carleton et de Caraquet en seront aussi des victimes.

Les premiers embarquements commencèrent à Beaubassin vers le 10 août 1755. À Grand-Pré, ce fut le mercredi 10 septembre 1755, à environ un mille et demi de l'église souvenir de Grand-Pré, que les Acadiens furent rassemblés. De là, ils furent embarqués sur des chaloupes et transportés dans les navires, car l'eau n'était pas assez profonde pour permettre aux vaisseaux de s'approcher.

Comme peuple, nous nous sommes relevés, fiers et courageux. Nous devons suivre l'exemple de nos ancêtres et marcher fièrement de l'avant en faisant la promotion de notre langue, de notre culture et de nos valeurs. C'est la condition pour être fidèles à nos ancêtres.

Albert Dugas
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le-coing-des-dugas.over-blog.com
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyMer 25 Juil 2007, 10:40

Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad Grand_derangement
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyMer 25 Juil 2007, 23:11

des histoires de leur exil, dans les États de la Nouvelle-Angleterre:

et voici ce qu'on aurait pu lire, si le gouvernement fédéral -- mon
gouvernement -- n'avait pas éliminé ---dernièrement, puisqu'il y a 6 mois
environ, tous les liens internet étaient actifs --- le site internet qui
contenait tous ces textes...


VOICI: si vous cliquez maintenant sur le lien suivant, il n'y a plus de texte possible:

http://collections.ic.gc.ca/saintjacques/nouvelle2.htm


mais voici le texte, que j'avais déjà recopié:

DÉBUT DU TEXTE RAPPORTÉ DIRECTEMENT DU SITE:

"Voilà comment s'est écrit un des plus tristes récits de l'Histoire des
Nations, «one of the saddest stories in the History of Nations» :

«Des vaisseaux, bondés d'êtres humaines, étaient partis avec la marée,
emportant toutes entières en exil, la nation et la patrie acadiennes. Exil
sans fin et d'une pitié sans égale dans l'Histoire. Jetés sur des rives
lointaines, et séparés les uns des autres, on les vit errer de ville en ville,
sans amis, sans demeures, sans espérance humaine, résignés, et ne
demandant à la terre qu'un tombeau» (Longfellow).



Ni l'histoire, ni le barde Longfellow n'ont pu dans leurs accents immortels,
égaler la lamentable réalité des misères et des souffrances des Acadiens.



Les déportés vers le Massachusetts et le Connecticut méritent une
attention spéciale. Beaucoup d'entre eux seront, avec ceux qui s'étaient
enfui vers Québec, les pionniers de Saint-Jacques et de ses
démembrements, ainsi que de quelques paroisses de Joliette-De
Lanaudière.



La ville de Boston reçut à elle seule, environ 2,000 déportés au cours de l'automne de 1755.


Après une série d'enquêtes, longues et minutieuses sur leur sort, le
gouvernement de l'État permit enfin à ces pauvres loques humaines
d'atterrir. Dispersés dans les villages et les villes naissantes du
Massachusetts, parqués dans les limites assignées, les Acadiens se virent
refuser les droits de citoyens. La Loi autorisait les commissaires des
pauvres à les engager, contre leur gré, chez des Anglais et à mettre leurs
enfants en servage.


Séquestrés dans des bâtiments abandonnés, dans des hangars, dans des
granges où ils meurent de froid, de misère et de faim, en butte au
fanatisme des Puritains; travaillant sans salaire; hors la loi, ils ne peuvent
s'adresser aux tribunaux, ils sont le rebut de la population.




Il leur est interdit de sortir des endroits qu'on leur a assignés; la première
offense mérite l'emprisonnement; la seconde, le fouet en public. Ils sont
punis, même s'ils prennent la route pour visiter leurs parents ou assister
à des funérailles. Douleur suprême, on leur enlève leurs enfants pour les
disséminer au milieu de familles protestantes.


Hutchison, écrivain anglais et protestant, déclarait qu'il lui était impossible
de lire les pétitions des Acadiens au Gouvernement : les larmes l'en
empêchaient.


Citons quelques-uns de ces faits navrants : une nombreuse famille,
transportée à Wilmington en hiver, habitait une maison en ruine, sans
porte ni fenêtre. La mère, malade, devait changer son lit de place, selon
les caprices du vent et de la pluie. Sans bois de chauffage, il leur était
défendu d'aller en quérir dans la forêt. On leur avait fourni un peu de
provisions, en les avisant de se gagner le reste. Le mari s'était plaint des
inondations de son plancher où tout flottait. On lui répond, en ricanant, de
se construire un canot…



.......

En outre, par le traité de Paris en 1763, le Canada était accessible à
n'importe quel colon anglais, mais fermé aux Acadiens.


Cependant, en France, le récit de leurs infortunes parvint aux oreilles de
Louis XV, qui les réclama comme ses fidèles sujets. La nouvelle de cette
prochaine délivrance jeta le délire dans les cœurs des prisonniers de
Boston et des alentours : tout le monde s'embrassait dans les rues et l'on
comptait sur les vaisseaux du « Bien-Aimé », roi de France…


Les autorités anglaises s'émurent de voir 1179 Acadiens appartenant à
178 familles réunies ainsi sur les côtes de l'Atlantique. C'était le 24 août
1763.


Les difficultés recommencèrent. Si Louis XV les réclamait comme siens,
on pouvait donc les traiter comme prisonniers de guerre. Le roi de France
reçut donc un compte de 9573 livres sterling, (environ 50,000 dollars),
pour frais d'entretien de ses « fidèles sujets ».


Louis XV ne paya pas.

De force, ils regagnent leurs villages. Vers le même temps, un marchand
jersiais, Jacques Robin, leur offre des terres dans le Nouveau-Brunswick.
Cette fois encore, ils ne peuvent partir.



Dans l'été de 1764, le comte d'Estaing, gouverneur des Antilles françaises, les informe que ses « états »
leur sont ouverts. Le gouverneur américain refuse d'accéder à leurs vœux, sous prétexte qu'ils sont sujets anglais.
Ainsi, tour à tour, on les déclare sujets anglais ou sujets français. La situation est alors bien noire pour ces pauvres
malheureux.


Reverront-ils jamais leurs champs et leurs hameaux ?


En 1765, un édit de Murray permettait à tous les sujets anglais de venir s'établir au Canada.

Le 13 janvier 1766, plusieurs Acadiens exilés s'adressaient de nouveau au gouverneur de Boston lui demandant
humblement d'écrire au gouverneur Murray, de Québec, pour l'induire à les recevoir et à leur donner des terrains.
Le gouverneur américain voulut bien plaider leur cause et celle de tous les Acadiens réfugiés en la Nouvelle-Angleterre.
Sa lettre à Murray est datée du 25 février. Celui-ci accueille favorablement cette demande ainsi que celle
des Acadiens eux-mêmes qui décident d'envoyer deux de leurs délégués, chargés de s'entendre avec le gouvernement
de Québec. Au Conseil du Château Saint-Louis, ils demandent la permission de s'établir au Canada. Le gouvernement
répond qu'il va consulter les différents seigneurs et les solliciter d'offrir des terres, aux meilleures conditions possibles,
aux nouveaux colons qui désirent laisser la Nouvelle-Angleterre pour le Canada. D'après Murray, en effet,
« il serait avantageux pour l'Empire britannique et surtout pour cette province (Canada) d'établir ici ces Acadiens
sur le même pied que les nouveaux sujets de Sa Majesté ».

Enfin on ouvre les portes de leurs prisons !

Dans les cent vingt-cinq villages que 890 des prisonniers quittent le 13 juin 1766, les scènes d'héroïsme, de générosité,
de pleurs et de résignation chrétienne peuvent à peine se concevoir, encore moins se décrire. Où dirigeront-ils leurs pas ?
Plusieurs chemins s'ouvrent devant eux. Les uns n'hésitent pas à franchir à pied près de 600 milles pour regagner l'Acadie.

« Pitoyable anabase qui comptait plus de vieillards, de femmes et d'enfants que d'adultes et ceux-ci même sans armes !

« On ne rencontre que veufs, veuves ou orphelins; le nombre de veuves l'emporte sur celui des veufs; car les femmes
avaient, semble-t-il, plus que les hommes la force de supporter tant d'épreuves ». « Aux pierres des tombeaux,
leur histoire fut écrite ». (Longfellow).

Après quatre mois de luttes contre l'épuisement physique et l'abattement moral, ils atteignirent la rivière Saint-Jean,
au Nouveau-Brunswick. Quelques-uns retrouvèrent des parents, des amis dont les avaient séparés dix années d'exil…
Une cinquantaine de familles voulurent aller jusqu'au bout, gravir le calvaire jusqu'à la dernière marche, et,
de leurs yeux, revoir au moins les ruines de leurs villages, de leurs foyers. Ils allèrent et ne les virent pas;
tout avait disparu : église, fermes et granges; plus pierre sur pierre. Seuls subsistaient ici le puits, là les digues,
çà et là des arbres, surtout les saules, de vieux saules, l'arbre symbolique des Acadiens, dont le pâle
feuillage languissant pleure éternellement leurs deuils sans nombre. Mais quoi ? Les noms même des lieux n'existent
plus : Beaubassin s'était mué en Amhers, évocation odieuse; Beauséjour en Sackville; Cobequid en Truro; Piriguit en
Windsor; les Mines en Horton; jusqu'à la Baie Française qui était devenue Fundy Bay ! On leur adressait des injures
dont ils ne comprenaient pas le sens, mais dont ils devinaient toute la malveillance. On traitait en intrus, chez eux,
sur leur propre seuil, les légitimes possesseurs qui n'avaient plus même une pierre pour reposer leur tête…
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyMer 25 Juil 2007, 23:31

SUITE DU TEXTE RECOPIÉ, PARTIE 2 , voir absolument la PARTIE 1 JUSTE AVANT
selon les écrits de l'Abbé Lanoue, de St-Jacques de Montcalm.

Comme j'écrivais plus haut, ces écrits ne sont plus disponibles directement. Il faut plutôt en
faire, MAINTENANT, plutôt la demande au service des archives du gouvernement du Canada.
Autrement dit, ils ne veulent plus laisser ces textes entre les mains d'un peu tout le monde, au cas
où quelqu'un pourrait s'en servir pour faire des poursuites ou autres... seulement les "bons"
fédéralistes pourraient y avoir droit, maintenant:

DÉBUT DU TEXTE
« Avoir fait ce cruel pèlerinage pour trouver un tel accueil au pays natal ! Désespérés, ils s'enfuirent
jusque vers les mauvaises terres délaissées de l'extrême Baie de Sainte-Marie, au fond même
de la péninsule ».

Aujourd'hui, l'Acadie nouvelle compte plus de 300,000 fils, fidèles à leur foi et à leur race.
Reconnaissance ! Espoir ! Dieu s'en est mêlé, c'est clair !

Ceux qui ne s'étaient pas senti le force de se diriger vers l'Acadie, optèrent pour la Province
du Canada où Murray, avons-nous dit, les recevait. D'aucuns arrivèrent à Québec par bateau,
d'autres par terre ou enfin d'autres gagnèrent directement Montréal par le Lac Champlain
et le Richelieu.

De ces exilés plusieurs seront nos ancêtres. (NDLR: les ancêtres des habitants du village de
St-Jacques-de-Montcalm). Nous les retrouverons plus loin, dès leur arrivée à l'Assomption,
où ils s'installeront avec ceux qui les y ont précédés depuis sept ou huit ans, attendant ensemble
de venir s'implanter à Saint-Jacques.

Ainsi se précise la double provenance de nos ancêtres acadiens; les uns, des exilés, vinrent
des États-Unis; les autres, des fuyards qui avaient auparavant gagné Québec.

Conclusion

Pourquoi avons-nous redit les souffrances de nos ancêtres ? Pour plusieurs raisons : ce récit, basé
sur l'histoire et les souvenirs de nos pionniers, doit être transmis; puis, ces souffrances
nous aideront à mieux saisir l'âme complexe des premiers colons de notre paroisse et certains
atavismes encore vivaces qui ne s'expliqueraient que bien difficilement sans ces rudes
coups de burin : mélange de timidité et d'audace, d'individualisme et d'esprit de corps,
de gêne avec l'étranger et d'exubérant abandon avec les leurs, de patiente résignation
et de soudaine combativité.

FIN DU TEXTE RAPPORTÉ

lien pour l'Abbé Lanoue:
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Francois_Lanoue

http://lanoue.connexion-lanaudiere.ca/

L'Abbé Lanoue conte son voyage en Acadie, dans ce site:

Voyage en Acadie

Parmi les nombreux textes de l'abbé Lanoue se trouvent plusieurs récits de voyages.
L'un des plus émouvants est sans aucun doute celui où il relate son voyage en Acadie à l'été 1946.


Vraiment, depuis mon ordination sacerdotale, je ne crois pas avoir eu d'émotions aussi fortes
que celle que j'ai ressentie à l'approche de la terre bénie de nos ancêtres. Le mot Acadie a toujours
résonné à mon oreille comme une harmonie douce et pieuse, comme un chant plein de mélancolie
et, dans mon coeur, il a sans cesse évoqué le souvenir de la patrie absente, de laquelle on a
cruellement arraché le petit peuple généreux qui l'avait défrichée. Bercé dès mon enfance
au récit de ces faits douloureux, nourri des souvenirs navrants qui ont accompagné et suivi la
dispersion de 1775, enfant de l'Acadie, fils des déportés, j'avais un désir sacré de voir cette terre
bénie, cette terre qui a produit des saints. Toutes ces terres où nous passons ont été enlevées
aux Acadiens en 1755, pour les donner cinq ans plus tard à des anglais amenés du Connecticut.



Nous traversons le pont couvert de la Rivière Gaspereau. Grand'Pré doit être proche.
Tout à coup, l'indication si désirée est là devant nous: Evangeline Memorial Park. On n'ose pas trop
dire Grand'Pré: ces souvenirs-là sont moins intéressants pour l'Empire... Et dans l'Official
Nova Scotia Tour Book, l'on donne comme cause de la déportation, l'attaque que Coulon
de Villiers fit sur Grand'Pré en 1747, au cours d'une nuit de tempête, alors que le Colonel
Noble avec quatre cent soixante-dix soldats de troupe de la Nouvelle-Angleterre avait établi
ses quartiers, "This happening was one of the reasons for the Expulsion of 1755, as the presence
of Col. Noble and his men in the village was reported at De Villiers by the Acadians, and
several of them acted as guides for the attacking party". Il a donc fallu huit ans pour se venger...
Heureusement que l'Histoire, la vraie, rapporte les raisons que tous nous savons...



Nous virons à droite, laissant la grand' route. À peu près à un demi-mille, la Chapelle du Souvenir
se montre enfin! Mais un drapeau que nous ne devrions pas voir là flotte dans les airs.
Nous passons vitement dans le petit magasin de souvenirs: nous y reviendrons tantôt.
Nous bondissons dans le parc. Une allée immense nous conduit à la chapelle. À droite, nous lisons:
vieux cimetière acadien 1681-1755. Au centre de l'allée, une immense croix de pierre est
élevée à la mémoire de l'historien Herbin qui est certainement le meilleur historien de Grand'Pré.
Nous continuons dans ce parterre de verdure, de fleurs, de saules et d'étangs. Nous arrivons
au Puits d'Evangéline, qui n'est pas une fiction, mais bien un ancien puits en forte maçonne,
restauré cependant, mais qui date du temps de 1755. Étrange puits, que de secrets tu pourrais
révéler si le mot jaillissait de tes pierres encloses. Pauvre vieux puits, si tu pouvais parler!
Mais n'y a-t-il plus rien de vivant à Grand'Pré? À part le souvenir? Nous avons entendu
parler des vieux saules âgés de plus de deux cents ans. Nous y courons, nous y volons, comme
s'ils avaient été pour nous parler des jours de Grand'Pré, des jours heureux et des jours
de septembre 1755.


Chapelle de Grand'Pré

D'un geste instinctif, j'en prends une immense écorce pour l'apporter, et j'en brise
quelques branches pour les transplanter en la terre acadienne de St-Jacques. Et tout rempli d'émotions,
je m'écrie: "c'est à genoux qu'on doit fouler ce sol". Et avec amour je baise la terre de
Grand'Pré, comme si j'avais baisé celle de la Terre sainte. La réplique exacte de l'église
Saint-Charles est là. Jamais peut-être, des yeux l'ont examinée avec autant de curiosité.
Les caméras ne fournissent pas à la photographier sous tous ses angles. Des fleurs venant
des jardins des Acadiens vivant à l'étranger l'entourent. À un coin, une immense meule
du temps d'autrefois, nous rappelle ces jours tout faits de vie simple et heureuse quand on
moud soi-même son grain, c'est la prospérité, c'est la paix, c'est le bonheur.



Nous pénétrons dans l'église-souvenir. C'est un musée où l'on voit surtout des objets des
fermiers acadiens. Ces objets dont la plupart sont en bois, comme des charrues,
des métiers, des rouets, des fléaux etc., ont été en grande majorité trouvés enfouis
dans le sol. Encore aujourd'hui, presque chaque année, on en retrouve, comme des
vases sacrés, des ciboires, des calices, de la vaisselle, etc. Sur les murs de la chapelle,
des gravures bien intéressantes illustrent la vie des Acadiens. Parmi tout cela, aussi des
reliques des premiers colons britanniques d'après 1a dispersion. Il fallait bien donner l'air "melting-pot".



Étrange impression que celle que nous ressentons en pénétrant dans la chapelle, comme tout
au cours de la vraie Acadie, en voyant ces vieux objets des anciens. Nous avons l'impression
d'avoir affaire à des voleurs qui n'ont pas honte de nous montrer leurs produits.
Il faut bien se faire une idée du Grand' Pré d'aujourd'hui. Le prospère village d'autrefois
a été rasé par les flammes. Maintenant, c'est le plus magnifique parc qui se puisse voir:
plus les épines sont pointues, plus les roses sont belles. Ce parc appartient à la Dominion
Atlantic Railray qui l'acheta en 1911 de l'historien Frédéric Herbin qui lui-même était
descendant d'Acadiens.


Le site de l'église est exactement le même que celui qu'occupait l'église St-Charles où
quatre cent dix-huit Acadiens furent enfermés sur l'ordre de Lawrence et de Winslow
en 1755. Elle s'élève sur les mêmes fondations et dans le même style normand du 17e siècle.
Cette chapelle cependant n'appartient pas à une compagnie de chemins de fer: elle est la
propriété de la Société de L'Assomption depuis 1920. Et la magnifique statue de
Notre-Dame-de-L'Assomption qui s'élève en plein coeur de la chapelle, entourée des drapeaux
acadien, britannique et écossais, ce qui symbolise bien l'esprit chrétien de la Société,
est un gage très sûr de la résurrection acadienne.


Statue d'Évangéline

En esprit, nous reconstitutions la scène du soir du 5 septembre 1755, à la lecture de
l'ordonnance de Lawrence. Les pages de notre petite histoire du Canada qui nous émouvaient
tant, nous en voyons le cadre de nos yeux. Est-ce croyable? En sortant, je vais cueillir
quelques rainettes de Versailles, transplantées là en signe de souvenir reconnaissant,
par le Gouvernement de la France. Et nous courons au pied de la statue d'Evangéline,
d'Evangéline pleurant le pays perdu. Il serait difficile d'exprimer d'une manière plus
poignante dans le bronze, le brisement de coeur apporté par l'exil d'une terre bien-aimée.
Les sculpteurs Hébert ont peut-être là leur chef-d'oeuvre. Ce monument a été dévoilé
en même temps que la statue de Notre-Dame-de-l'Assomption, le 29 juillet 1920 par
Lady Burnham, à l'occasion d'un voyage de la Presse britannique.


L'abbé Lanoue à Grand'Pré

Au pied du monument que nous examinons de tous bords et de tous côtés, nous prenons
ce que nous appellerons la photo officielle de notre voyage. Nous fredonnons l'Evangéline.
Des visiteurs français, je crois bien que nous sommes les seuls dans le moment.
Jamais, je crois, je ne me suis senti si fier de parler français, au milieu du nombre très
considérable de pélerins.
Dans le livre autographe, je signe en soulignant, prêtre
acadien de Saint-Jacques-de-l'Achigan.


Cette terre de Grand'Pré est parmi les premières colonisées au Canada. Vers 1675 environ,
les Terriau, les Landry et les Leblanc s'y établissaient. Lors de la déportation, c'était un village
prospère où l'on cultivait le grain que l'on expédiait à Boston où l'on faisait l'élevage du bétail.
Le sol, à cause des abboiteaux qu'on y avait élevés et qui durent jusqu'à nos jours, était préservé
des irrigations de la mer et était très fertile.


Pourquoi fallait-il que des gens si heureux fussent odieusement déportés? Pour fournir à
l'Eglise du Canada et des pays voisins le spectacle de gens chrétiens parfaitement
soumis à la volonté du bon Dieu.


Dans une publication touristique de la Nouvelle-Écosse Old Acadia, je trouve quelque
chose d'intéressant à noter: "What of the Acadiens? One of the saddiest stories in the history
of nations is involved in the answer"... Page suivante →
---------------------------------------
BIBLIOGRAPHIE des Études Acadiennes:
http://www2.umoncton.ca/cfdocs/aiea/imprimer.cfm?page=act_act_biblio&pId=1430&de=repertoire
-----------------------------------------

un texte de M. Martin J. Légère:
PS: sans doute ce même M. Légère, premier fondateur des Caisses Acadiennes.. et autres multiples
activités de promotion et protection pour la survie des Acadiens....
"un paroisse ACADIENNE au Québec":
http://www.acadie.net/modulAcadie/contenu.cfm?identification=6546
-----------------------------------------
un autre site où on a retranscrit toutes ces histoires, AU COMPLET:
http://saint-jacques.connexion-lanaudiere.ca/intro.htm
-----------------------------------------
autre site de l'Université de Moncton:
http://www2.umoncton.ca/cfdocs/cea/axe1/ed10.cfm
-----------------------------------------
site internet qui contient plusieurs sources photocopiées
des documents d'époque des Acadiens, en 1760-1765...
comme la demande des Acadiens pour prêter le sermet
d'allégeance au Roi d'Angleterre, en 1729:
http://www2.umoncton.ca/cfdocs/cea/livres/doc.cfm?ident=P0133&retour=nul&index=1
http://www2.umoncton.ca/cfdocs/cea/livres/placide_index/index_placide.cfm
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyJeu 26 Juil 2007, 09:07

thumright Merci de ta collaboration francoquébécois, Thanks to care thumleft
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyJeu 26 Juil 2007, 09:08

Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad Pelagiehttp://www.sagouine.com/cms/index.php?option=com_content&task=view&id=16&Itemid=29#pelagie
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyJeu 26 Juil 2007, 18:49

Sénateur a écrit:
Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad Pelagiehttp://www.sagouine.com/cms/index.php?option=com_content&task=view&id=16&Itemid=29#pelagie

Jamais entendu parler de ce bouquin d'Antonine Maillet avant. Merci. Assez savoureux cette citation. Pour le reste et l'histoire, j'allions watcher ça. Smile



Citation :
Les citations

«On le sait que c'est l'intention qui compte, mais ça aide de la farcir d'un brin de discernement, de temps en temps.»
[ Antonine Maillet ] - Extrait de Pélagie-la-charette
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyJeu 26 Juil 2007, 22:05

Citation :
"Ouvrez le clayon, je sons à la barrière du pays. J'avons une histoire à raconter à nos descendants" (p. 334).

J'étais à la première du spectacle, en plein air, et doit avouer que j'ai passé par toutes les émotions possible. De grand moments de théatre. Ils ont mis le paquet (scène tournante, feux d'artifices, mécanismes divers qui faisait jaillir bateau, stèle, paradis, etc.,) tout ça pour atteindre presque la perfection.
Surtout , des artistes de grand talent, Denise Bouchard, Robert Gauvin, Luc Leblanc, entre autres, et bien sûr, Viola Léger ( La Sagouine) qui a 78 ans en a encore dans le corps. On a même eu droit à une complainte, chantée par Viola Léger , et les spectateurs avec les larmes aux yeux tellement elle était touchante.

Époustouflant comme spectacle. Tiré du roman d'Antonine Maillet, et fidèle à son oeuvre, je suis certain que ce chef d'oeuvre refera surface sur une grande scène québécoise, ou européenne , un jour. À ne pas rater.

N.B.: Pour ceux et celles qui n'ont pas lu Pélagie-la-charrette et qui s'intéresserait à l'oeuvre http://www.lib.unb.ca/Texts/SCL/bin/get.cgi?directory=vol6_2/&filename=Crecelius.htm
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyDim 29 Juil 2007, 18:43

L'Acadie perdue... l'Acadie de l'avant déportation...la vallée d'Annapolis en Nouvelle Écosse.
Ils se l'on partagée ...
https://www.youtube.com/watch?v=1148Ci7xg1I

«Vous qui habitez ces jardins, les compagnons écoutent cette voix et me font l'entendre.» (Traduction libre)

Traduction littérale: Habitant des jardins, les compagnons prêtent l'oreille à ta voix : - daigne me la faire entendre!...


Dernière édition par le Lun 30 Juil 2007, 11:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad EmptyDim 29 Juil 2007, 22:54

[quote="Sénateur"]
Citation :


J'étais à la première du spectacle, en plein air, et doit avouer que j'ai passé par toutes les émotions possible. De grand moments de théatre. Ils ont mis le paquet (scène tournante, feux d'artifices, mécanismes divers qui faisait jaillir bateau, stèle, paradis, etc.,) tout ça pour atteindre presque la perfection.

Surtout , des artistes de grand talent, Denise Bouchard, Robert Gauvin, Luc Leblanc, entre autres, et bien sûr, Viola Léger ( La Sagouine) qui a 78 ans en a encore dans le corps. On a même eu droit à une complainte, chantée par Viola Léger , et les spectateurs avec les larmes aux yeux tellement elle était touchante.

Époustouflant comme spectacle. Tiré du roman d'Antonine Maillet, et fidèle à son oeuvre, je suis certain que ce chef d'oeuvre refera surface sur une grande scène québécoise, ou européenne , un jour. À ne pas rater.

N.B.: Pour ceux et celles qui n'ont pas lu Pélagie-la-charrette et qui s'intéresserait à l'oeuvre http://www.lib.unb.ca/Texts/SCL/bin/get.cgi?directory=vol6_2/&filename=Crecelius.htm

Oui, ce roman, qui conte le retour d'exil des Acadiens en général, devrait faire l'objet D'UN GRAND FILM, À GRANDS DÉPLOIEMENTS...., un film mélangé avec l'histoire d'Évangéline: LA PLUS GRANDE HISTOIRE D'AMOUR D'AMÉRIQUE....

Il me semble que cela pourrait devenir tout un film, tout un documentaire TRÈS PRÉCIEUX...
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MessageSujet: Re: Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad   Le 25 juillet : jour de deuil pour tous les Acadiens et Acad Empty

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