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 La Frangouiche de Monsieur Tremblay

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gaulois
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gaulois


Nombre de messages : 2938
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Date d'inscription : 31/03/2005

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MessageSujet: La Frangouiche de Monsieur Tremblay   La Frangouiche de Monsieur Tremblay EmptyMer 06 Juin 2007, 17:13

Gérald X. Tremblay(*) représente le deuxième cas de “frangouiche” documenté dans les annales du Groupe de Recherche des Identités Francophones et Francophiles Oubliées en Milieu Minoritaire (GRIFFOMM). Sans toutefois aucun lien de parenté connu avec l’ancienne enseignante Mme Tremblay (Colette A. de son prénom), les deux anciens québécois établis dans l’Ouest canadien ont tous deux soufferts et triomphés de cette maladie de l’anxiété reliée à des difficultés de rapports linguistiques dans l’environnement ambiant. Le cas de monsieur Tremblay est particulièrement notable puisqu’il était une célébrité de la radio ainsi que de la télévision à la boîte du diffuseur public: le progrès de sa maladie et de sa rémission a pu être soigneusement enregistré au fil des années.


Un départ fulgurant
Gérald X. Tremblay était jadis reconnu pour son caractère affable dans la petite ville de Jonquière dans le Saguenay. D’une humeur hors-pair, absolument rien ne pouvait lui mettre le piton à terre. Il connaissait et adorait tous les gens de la place et désirait ardemment leur transmettre sa jovialité. Il était bien sûr l’animateur éclaté à la radio-étudiante de son collège entre les tiounes. De fil en micro, il entreprit sa formation professionnelle en radio/télévision, assuma des postes intérims de toutes sortes dans des radios privées de la place pour éventuellement se ramasser dans la grande métropole de Montréal chez le diffuseur public. Le reproche de contenus trop montréalais en provenance de Montréal dans le reste du Québec lui avait valu un contrat pour démontrer de la diversité dans les émissions venant de Montréal.

Le choc du passage à la grande métropole fut bien absorbé à en juger par la réception de son auditoire puisque aussitôt arrivé, on lui reprochait un ton beaucoup trop montréalais. Gérald aimait en effet plaire et pouvait refléter rapidement ceux qu’il côtoyait dans son entourage immédiat. L’habilité d’un ton maintenant montréalais (venant d’une région) lui valut une promotion rapide dans l’Ouest canadien où sa bonne jovialité pourrait aller égayer le personnel de la place abattu sous des coupures constantes, des contractuels insécures dans la ville la plus dispendieuse au pays, des problèmes d’administration avec le bureau-chef et les difficultés à rejoindre un auditoire aussi éclaté qu’éparpillé.

Gérald Tremblay vivait ni plus ni moins toujours dans sa valise depuis son départ du Saguenay, question de sauver ses sous. Il avait réussi à s’adapter rapidement à la grande métropole et pourquoi donc pas l’Ouest canadien pour aller aider les francophones hors-Québec menacés de disparition en milieu minoritaire. Son arrivée à l’aéroport international de Vancouver par une journée pluvieuse, grise et complètement misérable en novembre n’allait certes pas le ralentir. Ni les trois premiers mois sans ni voir les montagnes ou un ciel bleu. Comment se plaindre après tout sans cet hiver exécrable qu’il quittait avec beaucoup de chaleur au cœur! Gérald Tremblay était sur sa lune de miel et reconnu comme l’animateur le plus pépé dans tout le hors-Québec! Les auditeurs l’excusaient bien volontiers pour son peu de connaissance du nouvel environnement compte-tenu de l’enthousiasme démontré.


Les premiers moments de frangouiche
Habitué à toujours vivre parmi des francophones, Gérald trouva bien difficile ne pas pouvoir aisément se mêler parmi des groupes de francophones dans son nouveau milieu pour un sport qu’il adorait jadis pratiquer durant ses temps libres: le bowling! Il était d’ailleurs un champion dans tout l’Est du Québec mais avait du mettre de côté son hobby pour se concentrer sur son travail à son arrivée dans la nouvelle métropole. Bien que Gérald se débrouille en anglais, il avait de la difficulté à communiquer dans son groupe de bowling. Particulièrement pour le poste de Secrétaire du BKC (Bowling Kits Club) pour lequel les membres l’avaient chaleureusement choisi et qu’il n’avait pu refuser. Assister aux rencontres du Conseil était un véritable enfer puisqu’une chicane interne avait cours parmi deux groupes de gens essentiellement à la retraite et n’ayant rien de mieux à faire que de prendre le contrôle des maigres finances et s’obstiner ad nauseam sur des questions de procédures. Tout ce que Gérald voulait faire était de jouer au bowling. Sa concentration en fut affectée et le déclin se fit d’abord sentir dans son pointage de bowling.

Plusieurs aventures amoureuses avec de jolies demoiselles anglophones, asiatiques, africaines et autochtones ont toutes abouti au fiasco en raison de problèmes de “communication” de couple et en particulier sur le hobby que toutes ces partenaires trouvaient particulièrement étrange. La compagnie de ces vieux adeptes de quille les répugnaient toutes. Bien que Gérald aurait bien aimé entretenir de meilleures relations avec des Québécoises ou même des Françaises, ces dernières semblaient préférer autrement. Gérald s’était résigné à une vie de célibataire endurci interrompue occasionnellement par des aventures amoureuses au besoin. Tous ses collègues de travail étaient accouplés (sinon avec une garde d’enfant ou de conjoint/e) et Gérald se retrouvait souvent seul nostalgique du Lac Saint-Jean qu’il avait quitté. Son enthousiasme au travail s’en ressentait à l’occasion et Gérald crut bon prendre des anti-antidépresseurs pour l’aider durant les moments difficiles entre novembre et février, ainsi qu’entre mars et juin. La température ne s’améliorant pas au fil des années, Gérald avait développé une vilaine accoutumance au Prozac. Son pointage au bowling s’était cependant régularisé avec le bon dosage au coût de sa quotte d’écoute.


L’élément déclencheur
Flexible comme il n’y en a pas, Gérald était assigné à toutes sortes de tâches et horaires à son travail. On lui avait demandé d’aller couvrir le colloque du Groupe de Recherche des Identités Francophones et Francophiles Oubliées en Milieu Minoritaire (GRIFFOMM) à l’Université locale pour toute la fin de semaine. Le sujet lui semblait particulièrement pénible mais Gérald ne refusait jamais rien. Il se retrouverait alors parmi d’autres francophones tous originaires de milieu majoritaire à partager le fruit de leur recherche. Il avait espoir d’y trouver un bon party de francos. Un participant ne s’étant pas présenté, on demanda alors à Gérald s’il serait prêt à présenter le mémoire soumis par le rechercheur manquant. Enthousiaste comme toujours, il donna l’allocution pour réaliser que le mémoire couvrait exactement cette maladie dont il avait souffert, i.e. la frangouiche! Le bouleversement fut entier et Gérald abandonna son travail à la suite d’un reportage particulièrement étrange sur ce colloque.

Grâce au travail de recherche du GRIFFOMM, Gérald X. Tremblay ne travaille plus pour le diffuseur public et est en voie de guérison de sa frangouiche. La rumeur court qu’il vit maintenant sur une petite Île des Gulf Islands bien intégré dans un environnement anglophone où il est reconnu comme le francophone le plus pépé de l’Ile. Il s’occupe de moutons et il animerait à des heures irrégulières une émission pas piquée des verts sur une radio pirate illégale aux yeux ou oreilles du CRTC. Il ne tient plus de feuille de route lorsqu’il est en onde et beaucoup de francos le chérissent bien ainsi dans les îles environnantes ainsi que sur le Net où on a pu le brancher finalement… La Frangouiche de Monsieur Tremblay Wink


(*) Le nom et l’endroit choisi est strictement fictif. Toute ressemblance à la réalité n’est que le résultat de l’imagination fertile de l’auteur de “La frangouiche de Monsieur Tremblay”
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